Le ministre français de l’éducation Jean-Michel Blanquer est appelé à démissionner après avoir passé des vacances à Ibiza alors que les dernières règles sanitaires pour les écoles françaises étaient annoncées.

Il a été révélé que M. Blanquer séjournait sur l’île espagnole lorsque les derniers protocoles stricts ont été rendus publics, un jour seulement avant la rentrée scolaire.

Les règles ont été largement contestées par les enseignants français frustrés et ont conduit à une grève importante la semaine dernière dans tout le pays.

Les syndicats et les politiciens ont maintenant demandé à Blanquer de démissionner après que le gouvernement ait décidé de ne pas se retirer. Mediapart a révélé qu’il était à l’étranger alors que les enseignants et les parents s’efforçaient de préparer les enfants à la nouvelle réglementation.

“Trop, c’est trop. Jean-Michel Blanquer doit démissionner”, a tweeté Mathilde Panot du groupe politique de gauche LFI. La candidate d’extrême droite à la présidentielle Marine Le Pen a également critiqué la “désinvolture” du ministre.

Dans un communiqué, M. Blanquer a déclaré qu’il “regrettait le symbolisme” de son lieu de vacances, mais a nié avoir enfreint la loi.

“Il s’avère que le lieu que j’ai choisi, j’aurais sans doute dû en choisir un autre”, a-t-il déclaré mardi à l’Assemblée nationale.

Le ministre français avait déjà été confronté à la pression de la récente grève d’une journée, à laquelle des dizaines de milliers d’enseignants ont participé.

Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a confirmé que Blanquer travaillait à distance pendant son voyage à Ibiza.

“Il y a une règle qui est fixée pour le gouvernement en matière de vacances, vous devez être joignable à tout moment, à votre tâche. Je n’ai aucune raison de croire que ce n’était pas le cas”, a déclaré M. Attal.

Plusieurs syndicats d’enseignants ont prévu une nouvelle grève jeudi pour exiger des “réponses fortes” au “chaos” provoqué par la pandémie COVID-19.

Lors d’une interview le 2 janvier, Blanquer avait dévoilé de nouveaux protocoles stricts selon lesquels les élèves français doivent passer davantage de tests COVID-19, ce qui ajoute aux responsabilités administratives des enseignants. Il a été révélé par la suite que Blanquer avait parlé depuis Ibiza pendant l’interview.

Guislaine David, secrétaire générale du Syndicat national de l’enseignement primaire (SNUipp-FSU), a déclaré à l’AFP que le voyage de Blanquer était un “terrible symbole”.

“Il creuse le fossé entre le ministre et ses collaborateurs”, a-t-elle déclaré. “Nous n’avons pas eu le protocole qui avait été prévu”.

“Il y a une vraie perte de sa légitimité et de sa crédibilité”, a déclaré David à l’AFP, ajoutant que Blanquer n’était “plus digne de sa fonction”.

Il est “le symbole d’une grande désinvolture et d’une grande légèreté”, a renchéri Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat de l’enseignement secondaire.

Les appels à la démission interviennent à l’approche de l’élection présidentielle française, où le président sortant Emmanuel Macron a fait une campagne importante sur l’éducation.