Les grèves se poursuivent dans les raffineries françaises, malgré l’espoir qu’un accord sur les salaires permettrait d’atténuer les récentes pénuries à la pompe.

Gabriel Attal, ministre français de l’Action et des Comptes publics et proche du président Emmanuel Macron, a déclaré que la poursuite des blocages dans les raffineries de pétrole était “inacceptable”.

Le syndicat CGT a rejeté vendredi une offre d’augmentation salariale pour les employés du géant français de l’énergie Total Energies, dans le cadre de trois semaines de grève qui ont provoqué des pénuries de carburant dans tout le pays.

La CGT dit qu’elle attend une augmentation de 10 % en raison de l’inflation galopante et des bénéfices exceptionnels des entreprises énergétiques.

“Après une heure de suspension de séance, la direction est simplement revenue avec une proposition d’augmentation de vingt euros par mois”, a déclaré Thierry Defresne, responsable CGT du comité d’entreprise européen de TotalEnergies.

“Nous avons pensé que c’était une provocation et nous avons donc claqué la porte et quitté la table des négociations”.

Deux autres syndicats importants, la CFDT et la CFE-CGC, ont accepté la proposition, qui promettait une augmentation de salaire de 7% et un bonus financier.

“Ça ne peut pas continuer comme ça”, a déclaré Dominique Convert, coordinateur syndical CFE-CGC chez TotalEnergies. “On voit ce qui se passe dans le pays et on ne peut pas rester insensible à cette situation”.

Les actions syndicales dans les raffineries de Total Energies et d’Esso-ExxonMobil ont laissé plus d’une station-service sur trois en France à la recherche de carburant, avec de longues files d’attente d’automobilistes se formant ces derniers jours.

La grève a été levée dans deux raffineries d’Esso-ExxonMobil jeudi et vendredi, après que le Premier ministre français, Elisabeth Borne, soit intervenu pour que les employés en grève reprennent l’approvisionnement en essence des stations-service.

Des chiffres récents suggèrent qu’un peu plus d’un tiers du public soutient l’action de grève – alors que les consommateurs ressentent l’incertitude des pompes à essence.

Environ 30% des stations-service du pays ont toujours du mal à fonctionner – et quatre raffineries sur sept sont toujours à l’arrêt.

Deux raffineries Esso-ExxonMobil ont déclaré vendredi qu’il faudrait “deux à trois semaines” pour revenir à “une situation de fonctionnement normale”.

Les grèves dans leurs raffineries ont commencé le 20 septembre, avec un arrêt complet de la production jusqu’à leur levée aujourd’hui. Les volumes de vente d’Esso en septembre ont chuté de 25% par rapport à août.

Le personnel des chemins de fer et les fonctionnaires représentés par le syndicat CGT, le plus important du secteur public, ont voté jeudi pour cesser le travail la semaine prochaine, plusieurs groupes syndicaux appelant à une journée nationale de débrayage.