Un homme a été condamné à la prison à vie pour le meurtre d’une femme juive de 85 ans à Paris, dans une affaire qui a suscité un tollé sur l’antisémitisme en France.

Mireille Knoll a été poignardée à 11 reprises et son corps partiellement brûlé lors de l’attaque dans son appartement parisien en mars 2018.

Yacine Mihoub, 32 ans, a été condamné mercredi par le tribunal de Paris à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle pendant au moins 22 ans.

Son coaccusé, Alex Carrimbacus, a été acquitté du meurtre, mais a été condamné à 15 ans de prison avec une peine de sûreté des deux tiers pour vol aggravé au domicile de la victime.

La mère de Mihoub, Zoulikha Khellaf, a été condamnée à trois ans de prison, dont un an sous surveillance électronique. Elle a été reconnue coupable d’avoir détruit des objets et d’avoir nettoyé l’arme du crime.

Mireille Knoll, atteinte de la maladie de Parkison, avait fui Paris en 1942 pour échapper à la rafle du Vel d’hiv ordonnée par les nazis.

Un crime “à caractère antisémite”.

Le meurtre a suscité une vive émotion en France en raison de son contexte antisémite, étant survenu un an après l’assassinat de Sarah Halimi, une femme juive d’une soixantaine d’années.

Elle a été tuée dans son appartement dans le même quartier de Paris, par un homme qui a finalement été considéré comme pénalement irresponsable.

Le tribunal a considéré que les faits du meurtre de Mireille Knoll s’inscrivaient dans un “contexte antisémite global”, selon la lecture faite par le juge après plus de neuf heures de délibération.

Selon le tribunal, “le personnage crapuleux a été alimenté par la haine en raison de l’appartenance de la victime” à la “religion juive” et par les “préjugés” de Yacine Mihoub et “la croyance que des richesses pouvaient être cachées” dans l’appartement de Mme Knoll.

“C’est juste, c’est ce que nous attendions. Notre famille va pouvoir commencer à faire son deuil”, a déclaré le petit-fils de Mireille Knoll. A l’annonce du verdict, plusieurs proches étaient en larmes.

Les deux accusés, qui avaient déjà un casier judiciaire, se sont rencontrés en détention.