Un réseau ferroviaire ancien et sous-financé est directement responsable des retards qui détournent les Français des voyages en train, selon une étude de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir publiée mardi.

Les Français ont perdu 340 millions de minutes en 2018 à cause des défaillances des infrastructures, selon l’étude.

Et il ne s’agit là que des retards évitables. En 2017, l’Autorité de la qualité de service dans les transports a indiqué que les voyageurs perdaient chaque année 2 milliards de minutes à cause des retards des trains. L’étude de l’UFC-Que Choisir a révélé que 17 % de ces retards étaient dus au réseau de voies ferrées vieillissant et en voie de détérioration en France.

Le manque d’investissement

“La stratégie d’investissement poursuivie depuis le début des années 1980 a privilégié l’extension du réseau à l’entretien des infrastructures existantes”, écrivent les auteurs de l’étude. En conséquence, estime l’UFC-Que Choisir, 23 % du réseau ferroviaire français a dépassé sa durée de vie optimale en 2019.

Le groupe pointe notamment du doigt les sections de voies où les trains sont obligés de ralentir pour pouvoir circuler en toute sécurité. Les tronçons concernés sont passés de 3 400 km en 2012 à 5 300 km en 2017, selon le rapport.

Le “sous-investissement chronique” a également eu un impact sur la productivité, selon l’UFC-Que Choisir, qui affirme que “faire fonctionner un train nécessitait 2,8 fois plus d’employés et 1,7 fois plus de ressources que dans les pays européens voisins”. L’étude affirme que le Royaume-Uni est capable de faire circuler 3,4 fois plus de trains par employé que la France.

Elle ajoute qu’à population égale, la France met à disposition des voyageurs 37% de trains en moins que ses voisins.

Petites lignes

L’impact de la détérioration des infrastructures touche de manière disproportionnée les “petites lignes” qui relient principalement les habitants des zones rurales et des villes moyennes. Selon l’association, ces lignes sont responsables de 70 % des sections de voies qui nécessitent un ralentissement des trains, soit 22 % de leur longueur.

“La vétusté des infrastructures influe sur la qualité du service, ce qui accélère la désaffection des usagers, au profit de la voiture, et enclenche le cercle vicieux de l’abandon des trains.”

Le rapport conclut que 40 % de ce réseau secondaire, qui représente 17 % des déplacements en train régional, risque d’être fermé par manque de voyageurs.