La France a rendu hommage à l’instituteur Samuel Paty. Un an après son meurtre choquant, voici ce que nous savons sur ce qui s’est passé.

Ce crime a provoqué une onde de choc en France, déjà ébranlée par de multiples attaques terroristes, et a été perçu comme une attaque contre les valeurs fondamentales du pays lui-même.

Voici ce qui s’est passé :

L’attaque

Le vendredi 16 octobre, Samuel Paty, 47 ans, sortait de l’école à l’âge de 15 ans. Conflans-Sainte-Honorine où il enseignait l’histoire et la géographie.

En quittant l’école de cette banlieue tranquille à environ 20 km de Paris, il a été attaqué et décapité.

Son assassin a été abattu par la police peu après l’attaque et est mort.

Des proches et des collègues tenant une photo de Samuel Paty. Photo de Bertrand GUAY / AFP

Le contexte

Il a été révélé plus tard que Paty n’était pas une victime aléatoire, mais qu’il avait fait l’objet d’une campagne de haine en ligne déclenchée par une leçon d’éducation civique qu’il avait donnée au début du mois d’octobre.

Dans cette leçon, qui abordait les questions relatives à la liberté d’expression, il a montré plusieurs caricatures du prophète Mahomet et le contexte de l’attaque terroriste islamiste de 2015 contre le magazine satirique français Charlie Hebo, qui avait publié des caricatures du prophète Mahomet, tuant 12 personnes et en blessant 11 autres.

Le tueur

L’agresseur de Paty était Abdullakh Anzorov, 18 ans, réfugié tchétchène, qui a parcouru 80 km depuis sa maison en Normandie pour commettre l’atrocité.

Anzorov est arrivé en France avec sa famille plus de dix ans auparavant. Selon le procureur anti-terroriste Jean-François Ricard, il avait obtenu le statut de réfugié en France et reçu un permis de séjour de 10 ans plus tôt en 2020.

Il n’avait aucun lien antérieur avec l’école et avait apparemment pris connaissance de celle-ci par le biais de la campagne de haine en ligne menée contre Paty.

La campagne de haine

Bien qu’Anzorov soit mort sur place, trois personnes sont actuellement en procès pour la mort de Paty – un élève de sa classe, le père de l’élève et un imam local.

Les audiences sont toujours en cours mais il apparaît que l’élève, âgé de 13 ans au moment de l’attaque, avait été exclu de l’école pendant deux jours pour mauvais comportement.

Craignant d’avoir des ennuis, elle a dit à son père qu’elle avait été exclue parce qu’elle s’était opposée à la projection des dessins animés dans la classe de Paty. Une classe, il s’est avéré plus tard, qu’elle n’avait pas fréquentée.

Le père a cru son récit et a posté plusieurs vidéos furieuses sur les médias sociaux, dénonçant Paty pour les insultes au Prophète et la discrimination envers sa fille musulmane.

Dans certaines des dernières vidéos, il est rejoint par Abdelhakim Sefrioui, un imam local qui était déjà sur une liste de surveillance de la police pour ses opinions islamistes extrémistes.

Ce sont ces vidéos qui ont apparemment incité Anzorov à voyager depuis la Normandie et à organiser l’horrible attaque.

Sefrioui et le père de la jeune fille sont tous deux en détention, accusés de conspiration de meurtre, tandis que la jeune fille, qui fréquente maintenant une autre école, est accusée de dénonciation calomnieuse. Tous trois ont déclaré qu’ils regrettaient profondément leurs actions et ont présenté leurs excuses aux amis et à la famille de Paty pour ce qui s’est passé.

Un an après l’attaque, la France a organisé samedi et dimanche un certain nombre de commémorations et de manifestations au nom de Samuel Paty.