Des appels ont été lancés pour que Missak Manouchian, qui a participé à la résistance française pendant l’occupation nazie de la France au cours de la Seconde Guerre mondiale, soit ajouté au Panthéon français.

Dimanche, le maire de Marseille, Benoît Payan, a fait l’éloge de Manouchian, qui est d’origine arménienne, en le qualifiant d'”illustre résistant”, lors d’un discours prononcé à l’occasion d’une cérémonie de commémoration de l’Holocauste. le génocide arménien.

“Je crois que la France serait grande en lui offrant une place au Panthéon des grands hommes”, a déclaré le maire.

Le Panthéon français est un bâtiment à Paris où sont enterrées les dépouilles de grands citoyens français.

“Faire entrer Missak Manouchian au Panthéon serait évidemment un hommage à l’illustre résistant ; ce serait aussi un acte de mémoire pour ces millions d’Arméniens victimes d’une guerre qui n’était pas la leur.”

Payan, qui a fait des questions mémorielles l’un des axes majeurs de son mandat, a rappelé que ” c’est à Marseille que sont arrivées des centaines, des milliers de familles arméniennes, rendues apatrides par les nationalistes turcs “, considérant que ” sans les Arméniens et sans les Arméniens, Marseille ne serait pas Marseille “.

La deuxième ville de France est dirigée depuis 2020 par une coalition de gauche, comprenant une partie de la tradition communiste dont Manouchian était un adepte.

Manouchian, l’Arménie, la résistance et la Seconde Guerre mondiale.

Après une cérémonie au mémorial du génocide arménien dimanche matin, des centaines de personnes ont défilé à Marseille dans l’après-midi en portant des drapeaux arméniens.

Réfugié en France après le génocide arménien, Missak Manouchian a formé le “groupe Manouchian”, l’un des mouvements armés les plus actifs de la Résistance.

Ce groupe de résistants étrangers proches du Parti communiste français (PCF) était composé d’une soixantaine d’hommes et de femmes.

Manouchian réalise près d’une centaine d’opérations armées et de sabotage en région parisienne, dont l’exécution du général SS Julius Ritter, chef du travail obligatoire, en septembre 1943.

Leur campagne est interrompue lorsque 23 membres du groupe sont arrêtés un mois plus tard. Le groupe est torturé et remis à la police militaire allemande, avant d’être condamné à mort en 1944.

Juste avant d’être exécuté, Missak Manouchian écrit à son épouse Mélinée : “Bonheur à ceux qui nous survivront et qui goûteront la douceur de la liberté et de la paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la liberté honoreront dignement notre mémoire”.

En 2015, à l’occasion de l’entrée au Panthéon de Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay, le PCF a estimé que l’absence de tout représentant communiste parmi eux était ” une faute politique “.