Des pluies torrentielles se sont abattues sur la ville de Marseille, dans le sud de la France, dimanche et lundi, quelques jours seulement après que les éboueurs locaux ont mis fin à une grève d’une semaine, faisant craindre que des déchets “catastrophiques” ne se retrouvent dans l’océan.

Marseille est située dans le département des Bouches-du-Rhône, que Météo France a placé en alerte rouge pour de fortes pluies et des inondations lundi. Les écoles de la région ont fermé leurs portes et les gens étaient comme deux mois de pluie sont tombés en une seule journée dans la ville méditerranéenne, après que de fortes pluies aient déjà causé des inondations dans la nuit de dimanche à lundi.

La situation a été aggravée par le fait que les déchets non collectés bloquaient les collecteurs d’eaux pluviales dans certaines parties de la ville – des collecteurs qui devraient normalement être nettoyés avant de fortes pluies – et rendaient plus difficile l’intervention des services d’urgence.

Les éboueurs de la ville avaient commencé à déblayer les rues samedi après qu’un accord entre les syndicats et les autorités locales ait mis fin à une grève de huit jours portant sur une augmentation des heures de travail.

Mais la pluie du week-end a rendu ce travail monumental encore plus difficile, et le résultat a été que des “rivières d’ordures” coulaient dans les rues de la ville lundi.

“Les déchets sont partout. C’est une catastrophe”, a déclaré à l’AFP la biologiste Isabelle Poitou, directrice de l’association MerTerre. “On attend un fort mistral qui va pousser les déchets, qui se dirigent actuellement vers la mer, sur les plages”.

“Il est vital de venir débarrasser les plages des déchets dès mardi ou mercredi”, a-t-elle ajouté. “Nous devons agir avant que les déchets ne soient dispersés dans la mer au premier coup de vent”.

Une femme ramasse des déchets sur une plage après de fortes pluies et suite à une grève des éboueurs à Marseille.

Une femme ramasse des déchets sur une plage après de fortes pluies et suite à une grève des collecteurs de déchets à Marseille. Photo : Christophe SIMON / AFP.

La vidéo ci-dessous tweetée par le journaliste de BFMTV Cédric Faiche montre l’état d’une plage de Marseille tôt ce mardi matin. “Elle a été nettoyée plusieurs fois mais des canettes et différents types de plastique continuent d’arriver…”. Faiche a écrit.

Cependant, Faiche a déclaré à BFM qu’il y a des scènes similaires à chaque fois qu’il y a de fortes pluies à Marseille, même si la grève a rendu la situation encore pire.

La ministre de la Mer Annick Girardin a partagé une vidéo de la “triste scène” capturée à Marseille dans la nuit de dimanche à lundi. “Les discussions entre les syndicats et la ville ne doivent pas nous faire oublier ce qui compte vraiment : nous sommes tous responsables de nos mers et de nos océans !” a-t-elle déclaré.

“C’est inacceptable”, a déclaré mardi sur BFM Christine Juste, adjointe au maire en charge de l’environnement à Marseille, critiquant le “manque de réactivité” dans le ramassage des restes de déchets après la fin de la grève vendredi.

“Pourquoi attendre si longtemps ? Dans le 6e arrondissement, il n’y a pas eu de collecte depuis l’annonce de la fin de la grève”, a-t-elle déclaré.

C’est la structure intercommunale de la Métropole Aix-Marseille-Provence, et non la mairie, qui est chargée de la collecte des ordures à Marseille.

Lundi matin, la Métropole a dépêché 650 agents pour débarrasser un maximum de déchets avant les plus fortes pluies qui étaient prévues dans l’après-midi.

Lundi soir, le maire de Marseille Benoît Payan a indiqué à franceinfo que 3 000 tonnes d’ordures n’avaient pas encore été collectées dans la ville. “J’ai demandé ce soir au Premier ministre de classer la zone en état de catastrophe naturelle”, a-t-il ajouté.