Dix policiers ont été blessés et plusieurs journalistes ont essuyé des tirs sur l’île française de la Martinique, alors que les protestations déclenchées par les mesures de vaccination contre le virus Covid-19 se propagent.

De nouvelles violences ont été signalées sur l’île malgré un couvre-feu nocturne, après plus d’une semaine de troubles sur l’île française voisine de la Guadeloupe.

Cinq policiers ont été blessés par des tirs en Martinique et cinq autres par des objets lancés sur eux lors d’opérations, selon des chiffres de la police transmis à l’AFP.

Le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, a qualifié les troubles de “totalement inacceptables” et a promis la “fermeté” face aux émeutiers.

Quatre journalistes, dont un photographe de l’AFP, ont été pris pour cible par des hommes à moto, jeudi en fin de journée, alors qu’ils travaillaient à Fort-de-France, la principale ville de Martinique. Aucun n’a été blessé.

Les manifestations en Guadeloupe ont été déclenchées par des opposants farouches à la vaccination obligatoire des personnels de santé et des pompiers de l’île, une mesure déjà appliquée en France métropolitaine.

Les manifestations, qui ont vu l’installation de barricades sur les routes, se sont depuis transformées en un mouvement plus large visant à exprimer la frustration de la négligence présumée de Paris envers les îles.

Les territoires sont populaires auprès des touristes, mais les niveaux de pauvreté et de chômage des habitants sont bien plus élevés qu’en France métropolitaine, ce qui entraîne des griefs de longue date.

Les taux de vaccination dans les territoires sont également inférieurs à ceux de la métropole, avec moins de la moitié de la population vaccinée contre le Covid en Guadeloupe.

Un couvre-feu nocturne strict a été annoncé pour la Martinique jeudi, reflétant une mesure similaire en place en Guadeloupe depuis le 19 novembre.

Des centaines de renforts de police ont également été envoyés sur les îles.

Aucun ministre du gouvernement ne s’est rendu dans la région depuis le début des manifestations, mais le ministre de l’Outre-mer Sébastien Lecornu se rendra “prochainement”, a déclaré un collaborateur à l’AFP. Le voyage “ne peut pas être organisé sous pression et doit faire partie d’une initiative visant à prendre des engagements clairs et partagés”, a ajouté l’assistant sous couvert d’anonymat.

Les leaders du mouvement de contestation en Guadeloupe ont demandé l’abandon des vaccinations obligatoires sur l’île, ce que le gouvernement français a exclu.

L’agitation survient à un moment sensible de la gouvernance de la France dans ses territoires d’outre-mer, avant un troisième et dernier référendum d’indépendance dans le territoire du Pacifique de la Nouvelle-Calédonie.