Une nouvelle année, et une nouvelle variante de COVID-19 dont personne n’a besoin en ce moment ? Alors que nous étions en train de nous familiariser avec Omicron, apparu en novembre dernier, une autre souche découverte en France fait la une des journaux.

La nouvelle de la variante a fait irruption sur les réseaux sociaux mardi, mais les premiers cas de ce qui est maintenant connu sous le nom de variante B.1.640.2 ont été détectés il y a près de deux mois.

Comme pour Omicron, les preuves sont encore en cours de compilation, mais la désinformation en ligne sur la dernière variante du coronavirus est déjà très répandue. Alors, quelle est la vérité sur B.1.640.2 ?

Où a été découverte la nouvelle variante du COVID ?

Les cas de la variante nouvellement identifiée ont été détectés pour la première fois par une équipe d’experts du centre d’infection de l’IHU Méditerranée à Marseille. Au total, 12 patients de Forcalquier, dans la région des Alpes-de-Haute-Provence, dans le sud de la France, ont été testés positifs au COVID-19 mais ont présenté “une combinaison atypique”.

B.1.640.2 a en fait été découvert avant Omicron, les premiers cas ayant été trouvés début novembre, quelques semaines avant que l’alerte ne soit donnée sur la variante en Afrique du Sud le 24 novembre.

Le premier cas serait un homme vacciné qui est revenu du Cameroun dans le sud de la France. Il a ensuite développé le COVID-19 dans les jours qui ont suivi son retour chez lui, un test ayant montré qu’il avait contracté la variante B.1.640.2.

En quoi est-elle différente de variantes comme Omicron ?

La souche, que l’équipe a baptisée “variante IHU”, compterait environ 46 mutations. Omicron, en revanche, présenterait une cinquantaine de mutations, dont 36 modifient les acides aminés de la protéine spike du virus, 23 d’entre elles ayant également été observées dans d’autres variantes.

Pourquoi est-ce important ? C’est la protéine spike du virus qui préoccupe les épidémiologistes et les virologues du monde entier, car elle joue un rôle important dans la manière dont l’organisme détecte le virus et y réagit.

Votre système immunitaire produit, reconnaît et se défend contre les protéines de pointe. Si les acides aminés de la protéine sont modifiés ou supprimés, il est beaucoup plus difficile pour votre organisme – et pour les vaccins que vous avez reçus par piqûre – de se défendre contre le virus et de le combattre.

Devons-nous nous inquiéter ?

Contrairement à Delta et Omicron, qui ont été rapidement désignés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme des “variantes préoccupantes”, ce que nous savons de B.1.640.2 n’est pas suffisant pour susciter de sérieuses inquiétudes au sein de la communauté scientifique.

Pour être listée comme variante préoccupante, l’OMS doit être convaincue que les preuves statistiques montrent que la variante est d’une manière ou d’une autre plus transmissible que les mutations précédentes, qu’elle est susceptible de provoquer une réaction plus sévère chez les personnes infectées ou qu’elle est capable d’échapper aux protections actuelles, telles que les vaccins ARNm existants administrés dans les bras partout dans le monde.

Les variantes du virus sont courantes et il y aura probablement beaucoup plus de souches de COVID-19 à l’avenir. Cela ne signifie pas que B.1.640.2 ne sera pas étroitement surveillé pour s’assurer qu’il n’est pas dangereux.

Pourquoi les experts doutent-ils que la souche B.1.640.2 soit une source d’inquiétude ?

Jusqu’à présent, l’OMS et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) n’ont publié aucune directive concernant cette nouvelle variante, mais les informations erronées à son sujet ont été nombreuses sur Internet.

Certains utilisateurs de Twitter, y compris certains médias, ont cru que le nombre de cas de la nouvelle variante augmentait de façon vertigineuse, mais cela n’a pas été prouvé. Par exemple, le journaliste français Vincent Glad a indiqué qu’un site d’information médicale thaïlandais avait rapporté qu’il y avait plus de 900 cas de B.1.640.2 en France et qu’il s’était déjà propagé au Royaume-Uni.

Les experts, cependant, se sont empressés de dissiper les inquiétudes entourant les rapports sur la variante.

Selon Tom Peacock, virologue au département des maladies infectieuses de l’Imperial College à Londres, “ce virus…”. [B.1.640.2] a eu une chance décente de causer des problèmes mais ne s’est jamais vraiment matérialisé (pour autant que nous puissions le dire du moins…)”.

Dans un message sur Twitter, Peacock souligne également qu’il n’y a eu que 20 séquences génétiques entreprises pour B.1.640.2 sur une longue période, contre plus de 120 000 pour Omicron qui est connu depuis moins longtemps.