L'auteur française Annie Ernaux lors d'une conférence de presse à Paris après avoir remporté le prix Nobel de littérature 2022.

L’auteure française Annie Ernaux lors d’une conférence de presse à Paris après avoir remporté le prix Nobel de littérature 2022, le 6 octobre 2022. Ernaux a signé une lettre ouverte en faveur d’une manifestation contre le président Macron. Photo : JULIEN DE ROSA / AFP

Les organisateurs de la manifestation du 16 octobre accusent M. Macron de ne pas s’être attaqué à la flambée des prix de l’énergie et d’autres produits de première nécessité, et d’avoir pris des mesures insuffisantes contre le changement climatique.

“Emmanuel Macron se saisit de cette inflation pour creuser les écarts de richesse, et augmenter les profits du capital, aux dépens de tous”, peut-on lire dans la lettre publiée dans le Journal du Dimanche.

“Et ce choc permet à ce gouvernement des riches d’ouvrir une nouvelle phase : s’attaquer aux piliers de notre solidarité, au cœur de notre protection sociale – d’abord avec les allocations d’emploi, et maintenant le système de retraite.”

L’auteur de l’article, M. Gaudreault, a été cité en premier et parmi les plus éminents des 69 signataires, parmi lesquels figuraient des collègues auteurs, des économistes, des professeurs et des militants.

Macron, ancien banquier d’affaires, avait salué l’obtention du Nobel par Mme Ernaux, qualifiant sa voix de “celle de la liberté des femmes et des oubliés”.

Mais cette critique publique inhabituelle de la part d’un écrivain dont les œuvres profondément intimes et féministes ont été largement acclamées ces dernières années pourrait renforcer la colère contre son projet de faire travailler les Français plus longtemps.

D’énormes grèves ont accueilli sa première tentative de repousser l’âge de la retraite de 62 à 65 ans il y a deux ans, avant qu’il n’annule la révision des retraites avec l’apparition de la pandémie de Covid-19.

Son gouvernement, qui n’a pas de majorité au Parlement, a promis de consulter les syndicats et les autres partis sur une réforme qu’il considère comme urgente, mais insiste sur le fait qu’un projet de loi sera voté dans les prochains mois.