Huit personnes vont être jugées pour leurs rôles présumés dans l’attaque terroriste de Nice en 2016, la deuxième plus meurtrière sur le sol français.

Six hommes et une femme comparaîtront devant le tribunal, accusés d’avoir conspiré pour aider le terroriste qui… a foncé dans la foule avec un camion le jour de la Bastille, avant d’être tué par la police..

Un huitième suspect – actuellement détenu en Tunisie – est jugé par contumace.

Trois suspects sont accusés d’être membres d’une “association terroriste”, tandis que cinq sont jugés pour “trafic d’armes”.

Certains des accusés ont voyagé avec l’attaquant dans le même camion à Nice quelques jours avant l’attaque, tandis que d’autres lui ont fourni des armes, selon les procureurs.

Ils ont tous été initialement accusés d’être “complices” de l’attentat, mais les charges ont été abandonnées au cours de quatre années d’enquêtes judiciaires.

Deux personnes jugées ont la double nationalité française et tunisienne, deux autres sont tunisiennes et quatre sont albanaises. Un neuvième suspect dans cette affaire s’est suicidé en détention en juin 2018.

Les procureurs demandent des peines de prison allant de 5 ans à la prison à vie.

Le procès de plusieurs mois devant la cour d’assises spéciale de Paris a été qualifié de “moment mémoriel” par les avocats. Il devrait durer jusqu’en décembre, et l’ancien président français François Hollande devrait notamment s’adresser à la cour.

Le procès intervient également deux mois seulement après 20 personnes ont été condamnées pour leur rôle dans les attaques terroristes de novembre 2015. à Paris.

Que s’est-il passé lors de l’attentat au camion de Nice ?

Le 14 juillet 2016, les gens se rassemblaient dans les villes de France pour célébrer le Jour de la Bastille. À Nice, des milliers de résidents et de touristes étaient rassemblés sur la Promenade des Anglais pour assister au feu d’artifice annuel.

Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un chauffeur-livreur tunisien de 31 ans qui vivait dans la ville, conduisait un camion blanc vers la foule, juste à la fin du feu d’artifice.

Il a délibérément conduit le camion de 19 tonnes sur la chaussée à grande vitesse et a traversé la route en zigzaguant sur près de deux kilomètres, heurtant des piétons.

Quatre-vingt-six personnes ont été tuées et plus de 400 autres ont été blessées lors de ce carnage.

Alors que le camion se rapprochait d’un complexe hôtelier de luxe, la police française a engagé une fusillade avec l’attaquant et l’a abattu.

Deux jours plus tard, l’attaque a été revendiquée par des membres du groupe extrémiste État islamique (EI). Les enquêteurs affirment que l’attaquant a été inspiré par la propagande du groupe extrémiste, mais n’ont trouvé aucune preuve d’un lien direct.

Une ville toujours en convalescence

Six ans après l’attaque, des centaines de victimes cherchent toujours des réponses et les avocats ont souligné que le procès à Paris pourrait être “frustrant”.

“Il y aura beaucoup de questions auxquelles personne ne pourra répondre”, a déclaré Eric Morain, avocat de la Fédération nationale des victimes d’attentats (Fenvac).

Près de 900 personnes se sont constituées parties civiles au procès, tandis qu’environ 2 500 personnes ont été indemnisées en tant que victimes de l’attentat.

Le mois dernier, le ministre français de la Justice Eric Dupond-Moretti a déclaré que 91% de ces victimes ont reçu une offre d’indemnisation.

“Nous essayons de préparer les victimes au fait que les peines ne seront peut-être pas à la hauteur de leurs souffrances”, a déclaré Antoine Casubolo-Ferro, l’un des avocats de l’Association française des victimes du terrorisme (AFVT).

Le procès représentera également “un moment important de commémoration”, a-t-il ajouté.