« Nous avons eu la température la plus chaude à Villefranche-sur-Mer, 28,2 degrés et cela conduit à mortalité de masse», explique Jean-Pierre Gattuso, contributeur du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), dans cet épisode d’Ocean Calls.

Le scientifique décrit une canicule marine qui a frappé la pittoresque Côte d’Azur cet été.

« Environ 20 % de la zone côtière entre la surface et dix mètres de profondeur est perdu.”

“En 2015, nous avions 80 % de mortalité du corail récifs dans le sud de la mer Rouge, et ils ne se sont pas encore rétablis, sept ans après », explique le professeur Carlos Duarte, écologiste marin à l’Université King Abdullah en Arabie saoudite, notre deuxième invité dans cet épisode.

En 2020, les deux scientifiques ont co-écrit un article “Rebuilding Marine Life” dans la revue Nature, dans lequel ils énuméraient cinq principales actions à entreprendre afin de restaurer l’abondance de la vie marine perdue à cause de l’activité humaine et du changement climatique.

Tout d’abord, les actions nécessaires pour protéger les espèces. Deuxièmement, les espaces – les soi-disant aires marines protégées, puis la suppression des pressions sur l’océan et la lutte contre le changement climatique “avec un niveau d’ambition élevé”.

“Ensuite, il s’agit aussi de récolter à bon escient et d’éliminer la pollution”, souligne Duarte.

Un coup de main des humains

Récifs coralliens sont l’un des écosystèmes les plus riches de la planète. Abritant un quart de toute la vie marine, ils protègent également les communautés terrestres et offrent une source inestimable de nourriture.

Les mangroves et les herbiers marins, tout comme les arbres, absorbent le dioxyde de carbone de l’atmosphère et le séquestrent, ce qui nous aide à lutter contre le changement climatique. Mais tous ces écosystèmes sont en grave danger. Selon la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), 66 % de nos océans sont touchés par activités humaines.

Duarte pense que pour se rétablir, la nature a besoin que les humains soient activement impliqué.

“Si nous ne faisons que protéger les espaces, mais que nous permettons à la récupération de se produire sans l’aide de l’homme, cela sera beaucoup plus lent que si nous nous engageons activement à donner un coup de main à la nature”, dit-il.

Alors qu’il y a moyens efficaces Pour restaurer les mangroves et les herbiers marins, les récifs coralliens présentent un plus grand défi car le taux de réussite est souvent aussi faible que 10 %, souligne Duarte.

“Donc, le concept émergent est que nous ne faisons pas que restauration avec des coraux collectés au hasard ou le même stock de coraux qui a été anéanti par la canicule », dit-il, expliquant que ces coraux ne survivront pas à la prochaine canicule.

Au lieu de cela, les scientifiques proposent d’utiliser des coraux marginaux “qui ne ressemblent pas à grand-chose” mais qui ont pu survivre dans des eaux de mauvaise qualité.

“Donc, ce que nous devons faire, c’est développer la capacité de faire un passage de masse de ces marginaux coraux avec la bonne santé coraux», dit Duarte.

Gattuso estime que l’existant restauration les efforts ne suffisent pas pour remonter le temps.

« Je ne suis pas convaincu par l’ampleur de l’opération », dit-il.

« Je suis sûr que cela conduira à des développements majeurs à la fois dans le domaine scientifique et technologique. Mais comment allez-vous restaurer des centaines de kilomètres carrés de récifs, vous savez ?

Selon Gattuso, restaurer la nature ne suffit pas pour lutter contre le changement climatique et un effort plus important est nécessaire.

« Il y a des pays qui préfèrent investir dans le carbone bleu écosystèmes, comme l’augmentation de la résilience des récifs coralliens comme l’Australie. Et en même temps augmentant énormément le extraction de charbon,” il dit.

« Vous ne pouvez pas faire les deux. Vous devez réduire l’utilisation de combustibles fossiles», insiste Gattuso.

Les écosystèmes océaniques meurent également, à cause de la pollution, surpêche, et les effets du changement climatique sur l’océan. Lorsqu’ils meurent, il en va de même pour de nombreux autres animaux qui dépendent d’eux.

Alors qu’est ce qui peut être fait? Peut-on réparer les dégâts ? Ces écosystèmes et d’autres précieux comme les herbiers marins et mangroves non seulement être préservé, mais aussi activement restauré ?

Pour répondre à ces questions, nous discutons avec le professeur Carlos Duarte, directeur exécutif de la plate-forme d’accélération de la recherche et du développement sur les coraux, également connue sous le nom de CORDAP et expert en acidification des océans et contributeur du GIEC, le professeur Jean-Pierre Gattuso, directeur de recherche au Laboratoire d’ Océanographie de Villefranche-sur-Mer.

Et à la fin de l’épisode, vous entendrez Sylvia Earle, fondatrice de Mission Blue et océanographe légendaire, pionnière dans l’utilisation de l’équipement de plongée moderne.

Créé en partenariat avec la DG Mare de la Commission européenne.