Des militants écologistes en France remplissent les trous des terrains de golf avec du ciment pour protester contre les exceptions à l’interdiction de l’eau.

Au milieu de l’une des pires sécheresses jamais enregistrées, les interdictions d’eau frappent durement les citoyens et les entreprises français – pourtant, les terrains de golf ont obtenu un laissez-passer qui fait froncer les sourcils.

Alors qu’il est interdit aux propriétaires des zones les plus touchées d’arroser leur jardins, le golf les propriétaires de parcours peuvent toujours arroser leurs greens.

Pourquoi les militants ciblent-ils les golfs en France ?

Des militants pour le climat affiliés à Extinction Rebellion ciblent des terrains de golf dans le sud de la France, remplissant des trous avec du béton pour protester contre les exemptions des restrictions d’eau.

En raison de la sécheresse persistante, la France a dit aux habitants d’éviter l’utilisation non essentielle de l’eau comme le lavage des voitures et l’arrosage des jardins. Cependant, les militants se plaignent que les terrains de golf sont autorisés à continuer d’arroser les greens.

Extinction Rebellion Toulouse a posté une photo sur Twitter montrant apparemment un trou de golf rempli de ciment et un panneau indiquant “Ce trou boit 277 000 litres. Vous buvez autant ? #Stop Golf”.

L’action de protestation s’est déroulée au club de la Vieille-Toulouse et également sur le parcours de la Garonne des Sept Deniers.

Une pétition visant à supprimer l’exonération dont bénéficiaient les golfs français en période de sécheresse proclame “La folie économique prime sur la raison écologique”.

Défendant leur exemption des restrictions d’eau, Gérard Rougier de la Fédération française de golf a déclaré au site d’information France Info : “Un parcours de golf sans green, c’est comme une patinoire sans glace”.

Comment la France fait-elle face aux pénuries d’eau ?

France a été l’un des plus durement touchés par les conditions chaudes et sèches à travers l’Europe avec sapeurs pompiers lutter contre un incendie “monstre” dans les forêts du sud-ouest.

Après avoir vécu des pénuries d’eau au cours du deuxième mois le plus sec jamais enregistré dans le pays, les préfets (représentants régionaux) limitent l’utilisation de l’eau en fonction du niveau de gravité.

La quasi-totalité des 96 départements du pays ont imposé l’eau utiliser des restrictions, également un enregistrement.

Le ministère français de l’Ecologie a défini quatre niveaux de la sécheresse avertissements allant de la « vigilance » à la « crise ».

En niveau d’alerte « crise », l’eau est réservée aux usages de la santé, de la sécurité civile, de l’eau potable et de l’assainissement.

Pendant la sécheresse, plus de 100 Français les villes se sont retrouvées sans eau potable dans leurs canalisations, d’où le besoin de camions-citernes. La situation a été qualifiée d'”historique” par le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu.

Pourquoi les terrains de golf sont-ils exemptés des interdictions d’eau ?

Le golf les propriétaires de cours sont autorisés à l’eau leurs aires de départ et leurs greens, même dans les zones « en crise ».

Les seules contraintes sont que l’arrosage doit être effectué pendant les heures de nuit, et “réduit au strict minimum” de pas plus de 30 % du volume habituel.

Les propriétaires de parcours bénéficient d’une convention signée entre la Fédération française de golf et le ministère de la Transition écologique en 2019. En contrepartie, ils s’engagent à réduire leur consommation d’eau.

En moyenne, il faut 25 000 mètres cubes d’eau par an pour entretenir les pelouses des plus de 700 parcours de France.

Certains responsables s’indignent des exceptions. Éric Piolle, le maire de la ville de Grenoble dans le sud-est de la France, a tweeté que “les pratiques des plus riches” continuent d’être “protégées”.

Les interdictions d’eau sont appliquées à la discrétion des responsables régionaux et jusqu’à présent, seule l’Ille-et-Villaine dans l’ouest de la France a interdit l’arrosage des terrains de golf.

Alors que les golfs français restent verts, les “villes fleuries” se fanent

Soucieuse de préserver ses parterres primés, la ville de Colmar, proche de la frontière avec Allemagnea demandé sa propre exemption.

La demande a été refusée par certains habitants. « Les fleurs et l’herbe ne se mangent pas. La ville de Colmar demande une dérogation d’arrosage pour conserver son statut de “ville fleurie” alors que les agriculteurs et les particuliers n’ont pas le droit d’arroser le blé ou les légumes jardins… c’est juste indécent », a déclaré un utilisateur sur Twitter.

Christian Meistermann, l’adjoint au maire en charge de la voirie, explique et justifie la démarche : « La capitale environnementale et touristique de Colmar, c’est aussi ces fleurs, on ne peut pas laisser mourir cette capitale.

Sur la Côte d’Azur aussi, les gens s’inquiètent de l’impact de l’interdiction de l’eau sur les patrimoine. La mairie de Menton craint pour ses fameux citrons.

“La coupure complète de l’arrosage fera disparaître un patrimoine exceptionnel et aura un coût considérable pour la collectivité”, prévient la commune dans son courrier adressé au préfet des Alpes-Maritimes pour demander une dérogation. Pour l’instant, la demande n’a pas été entendue par l’État.