Macron parle d'écologie à l'approche des élections françaises

Le président français et candidat à la réélection de La République en Marche (LREM) Emmanuel Macron (C) fait des gestes, entouré de partisans, à la fin d’un meeting de campagne électorale à Marseille, dans le sud de la France, le 16 avril 2022, avant le second tour de l’élection présidentielle française. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)

Macron a tenu un grand rassemblement dans la ville portuaire de Marseille, tandis que sa rivale, la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen, a visité un village à l’ouest de Paris.

Les sondages montrent que Macron étend son avance sur Le Pen, avec un nouveau sondage samedi par Ipsos Sopra/Steria suggérant que Macron triomphe avec 55,5 % contre 44,5 % pour Le Pen.

“J’entends l’anxiété qui existe chez beaucoup de nos jeunes. Je vois des jeunes, des adolescents, qui ont peur de l’avenir de notre planète”, a déclaré Macron lors du rassemblement.

Il a déclaré qu’un “message puissant” avait été envoyé lors du premier tour des élections le 10 avril, lorsque près de huit millions d’électeurs ont soutenu le candidat de la gauche dure Jean-Luc Mélenchon et son programme écologiquement lourd.

“C’est à nous de réagir et à nous d’agir”, a déclaré M. Macron.

En plus de promettre de faire de la France “la première grande nation à abandonner le gaz, le pétrole et le charbon”, Macron a déclaré qu’il nommerait un premier ministre qui serait officiellement chargé de la “planification écologique”.

Il a également promis de nouveaux investissements dans les technologies renouvelables, les rénovations résidentielles économes en énergie et la production d’aliments biologiques, tout en s’engageant à lutter contre la pollution atmosphérique et les plastiques à usage unique.

Le discours était un discours clair pour les jeunes et les électeurs de gauche qui ont soutenu Mélenchon et d’autres candidats au premier tour et qui seront cruciaux au second tour le 24 avril.

On s’attend à ce que certains d’entre eux soutiennent Macron, tandis que d’autres se tournent vers Le Pen ou s’abstiennent.

Des militants de la Rébellion pour l'extinction tiennent des pancartes avec le logo lors d'une manifestation à Paris.

Des militants du groupe d’action contre le changement climatique Extinction Rebellion bloquent les Grands Boulevards de Paris lors d’une manifestation le 16 avril 2022. (Photo : JULIEN DE ROSA / AFP)

Plusieurs centaines de militants du groupe d’action pour le climat Extinction Rebellion ont bloqué samedi un grand boulevard du centre de Paris pour dénoncer “l’inaction” des dirigeants français.

“Ce monde est en train de mourir. Construisons le prochain”, peut-on lire sur une grande banderole tenue par les manifestants.

Manifestations
Pendant ce temps, Le Pen visitait le village de Saint Rémy-sur-Avre, à environ une heure et demie de route à l’ouest de la capitale, où elle est arrivée en tête du premier tour le week-end dernier.

Après avoir entendu des plaintes concernant la perte de lits d’hôpitaux et de services de bus au niveau local, elle a promis de “gouverner le pays comme une mère, avec bon sens” et de défendre “les plus vulnérables”.

Elle a cherché à modérer son image pendant la campagne cette année, en mettant l’accent sur les solutions qu’elle propose pour faire face à l’augmentation du coût de la vie plutôt que sur ses sujets habituels que sont l’immigration et l’Islam.

Des manifestants tiennent une bannière sur laquelle on peut lire “non à l’extrême droite, pour la justice et l’égalité” lors d’une manifestation “contre le racisme et le fascisme” près de la préfecture de Marseille, dans le sud de la France, le 16 avril 2022. (Photo : CLEMENT MAHOUDEAU / AFP)

Des rassemblements contre l’extrême droite ont été organisés dans une trentaine de villes samedi, auxquels ont participé des centaines de personnes portant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire “Non au racisme”.

Le Pen a fait face à des questions répétées cette semaine sur son projet d’interdiction du foulard islamique dans les lieux publics, qui, selon elle, sera puni d’amendes par la police.

La mère de trois enfants, âgée de 52 ans, a admis samedi qu’il s’agissait d’un “problème complexe” et qu’il serait examiné par le Parlement en cas de victoire.

Mais “nous devons résoudre le problème des femmes qui sont obligées de le porter sous la pression des islamistes”, a-t-elle déclaré.

Elle a également cherché à séduire les électeurs de gauche, dont elle aura besoin pour battre Macron, un centriste qui a remporté la présidence debout lors de sa première élection en 2017.

“Venez voter. Nous nous adressons à tous les Français. Nous tendons une main ferme mais une main d’amitié et de respect”, a-t-elle déclaré lors d’un rassemblement dans la ville d’Avignon (sud) jeudi soir.