Le candidat du parti des Verts à l’élection présidentielle française a exclu de participer à une primaire pour désigner un candidat unique de gauche.

“Non, je ne participerai pas à une primaire de la gauche”, a déclaré jeudi Yannick Jadot, candidat écologiste à la présidentielle, en réponse à l’appel lancé la veille par la candidate socialiste Anne Hidalgo.

Jadot, membre du Parlement européen, a été désigné comme candidat des Verts en septembre à l’issue d’une primaire au sein du parti.

Il a déclaré à la radio Europe 1 jeudi matin que l’appel d’Hidalgo à une primaire plus large est un stratagème de sa part “pour sortir de l’impasse avec une idée surprenante”.

La gauche française est très fragmentée avec sept formations présentant des candidats au scrutin présidentiel d’avril 2022, dont Hidalgo, Jadot, le leader populiste d’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon, le parti communiste, le Nouveau parti anticapitaliste, Lutte ouvrière et l’indépendant Arnaud Montebourg.

Cela divise le vote avec des candidats de gauche à la traîne dans les sondages. Un sondage IFOP publié en début de semaine place Hidalgo et Jadot au coude à coude avec respectivement 5% et 6% des voix, derrière Mélenchon de La France Insoumise avec 9%.

Les trois candidats de droite obtiennent tous de meilleurs résultats avec la leader d’extrême droite Marine Le Pen et la récemment élue Valérie Pécresse du parti Les Républicains (LR), tous deux considérés comme obtenant 17% des voix. Eric Zemmour, une personnalité de la télévision d’extrême droite, devrait recueillir 13% des voix.

Le président Emmanuel Macron, qui n’a pas encore officialisé sa candidature, est en tête avec 25%.

Jadot a souligné qu’il avait retiré sa candidature en 2017 pour se rallier au candidat du parti socialiste, Benoît Hamon, qui n’a obtenu que 6,4 % des voix, un record à la baisse pour le parti.

Une nouvelle primaire, portée par le mouvement citoyen “Primaire populaire”, “n’est pas le choix des écologistes, qui est de rassembler très largement autour d’idées fortes” ancrées dans “l’écologie”, a-t-il dit.

Mais il n’est “pas du tout” contre l’idée de rassemblement.

“Je m’adresse aux électeurs socialistes, aux progressistes et aux humanistes : la dynamique qui peut gagner cette élection présidentielle, qui reprend les idées progressistes en y ajoutant les enjeux essentiels de l’écologie, c’est le programme que nous portons”, a-t-il déclaré.

La proposition d’Hidalgo est également abattue par les communistes qui la dénoncent comme une “proposition de la dernière chance”.

Son porte-parole, Stéphane Troussel a dénoncé leur choix comme “non responsable” et a déclaré que Jadot “veut continuer à désespérer un peu plus les électeurs de gauche et les écologistes.”

“Qu’est-ce qui a fait nos victoires aux élections municipales ? C’est le rassemblement”, a-t-il ajouté.