Les startups françaises demandent aux candidats à la prochaine élection présidentielle de soutenir et d’accélérer la scène technologique du pays, qui, selon elles, est à la traîne par rapport à ses voisins européens comme le Royaume-Uni et l’Allemagne.

France Digitale – une association de startups – fait pression pour que les politiciens construisent un espace compétitif pour l’innovation technologique en France, en publiant un ‘Manifeste des startups françaises’ qui, selon elle, contient les demandes de l’industrie.

Parmi les idées contenues dans ce que le groupe appelle un “couteau suisse” technologique pour chaque candidat, figure la demande d’un “ministre du numérique à part entière” qui serait nommé par le prochain chef d’État.

Le groupe souligne que les startups françaises ont levé 5,14 milliards d’euros jusqu’à présent en 2021, un chiffre éclipsé par les 16,44 milliards d’euros du Royaume-Uni et battu par les 7,83 milliards d’euros de l’Allemagne.

Afin de rattraper les géants de la technologie que sont les États-Unis et la Chine, une “véritable Europe technologique” doit être créée, affirme le groupe.

Les “champions européens du numérique”.

“Pour défendre notre écosystème d’innovation en pleine croissance et créateur d’emplois, il y a un impératif pour 2022 : un ministre du numérique de plein exercice doit être nommé au gouvernement, pour piloter la transformation numérique de toute notre société”, a déclaré Maya Noël, directrice générale de France Digitale.

“L’objectif pour les cinq prochaines années doit être clair : consolider la puissance technologique de la France et créer des champions européens du numérique”.

L’idée du manifeste est de donner aux candidats à la présidence une boîte à outils pour améliorer leur compréhension de l’espace numérique français et européen, avec des propositions sur la façon de dynamiser l’industrie.

Ces propositions comprennent l’amélioration de l’accès aux grands contrats pour les entreprises technologiques européennes, l’amélioration de la réglementation des géants de la technologie pour créer un environnement plus compétitif et plus équitable pour les startups, et en “s’engageant dans la construction d’un véritable cloud européen” pour stimuler les industries du cloud et de l’intelligence artificielle en France et en Europe.

“Quatre-vingt pour cent de nos startups françaises se plaignent d’un accès trop restreint aux marchés publics”, a déclaré Benoist Grossmann, coprésident de France Digitale et PDG d’Eurazeo Investment Manager.

” Aujourd’hui, les acheteurs publics signent des contrats de plusieurs millions d’euros avec des géants étrangers, alors qu’ils pourraient parier sur un pôle technologique français local. Pour permettre à nos entreprises de changer d’échelle, favoriser leur accès à la commande publique doit enfin devenir une priorité”.

Le groupe souhaite également que les responsables politiques se penchent sur la question du recrutement dans l’espace technologique.

Ils affirment que les entreprises ont du mal à trouver les talents dont elles ont besoin alors que l’industrie technologique continue de se développer, et suggèrent que la formation depuis l’école primaire, en créant de meilleures opportunités de formation professionnelle, améliorerait la situation.

L’élection présidentielle française aura lieu le 10 avril prochain, le président sortant Emmanuel Macron n’ayant pas encore déclaré sa candidature.