La dernière mise à jour climatique de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) place la planète au bord d’un réchauffement irréversible.

Selon les experts, les températures moyennes mondiales ont une chance sur deux d’atteindre temporairement 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels au cours d’au moins une des cinq prochaines années. La probabilité d’atteindre ce seuil de réchauffement, augmentant ainsi le risque de catastrophes liées au climatne fait qu’augmenter avec le temps

Le rapport de l’OMM s’appuie sur l’expertise de climatologues de renommée internationale et sur les meilleurs systèmes de prévision au monde pour produire des informations que les décideurs peuvent utiliser.

Il a également révélé qu’entre 2022 et 2026, il y a 93 % de chances que nous assistions à la montée des températures. l’année la plus chaude jamais enregistrée – délogeant 2016 de la première place. Il y a également 93 % de chances que les températures moyennes mondiales des cinq prochaines années soient supérieures à celles des cinq années précédentes, indique l’OMM.

“Cette étude montre – avec un haut niveau de compétence scientifique – que nous nous rapprochons de manière mesurable de la réalisation temporaire de l’objectif inférieur de l’Accord de Paris sur le changement climatique”, explique le secrétaire général de l’OMM, le professeur Petteri Taalas.

“Le chiffre de 1,5°C n’est pas une statistique aléatoire. Il s’agit plutôt d’un indicateur du point à partir duquel les impacts climatiques deviendront de plus en plus néfastes pour les populations et même pour la planète entière.”

Peut-on encore limiter le réchauffement climatique à 1,5°C ?

On estime qu’en 2021, les températures moyennes mondiales ont été supérieures d’environ 1,1°C au niveau de référence préindustriel. Le risque de catastrophes liées au climat pour les humains et la nature sera plus élevé si cette température atteint 1,5°C.

Mais les risques climatiques à 1,5°C restent inférieurs à ce qu’ils seraient si nous atteignions 2°C, ce qui signifie que la limitation du réchauffement doit être une priorité, quelle que soit la moyenne mondiale.

L’auteur principal du rapport, le Dr Leon Hermanson, explique également qu’une seule année au-dessus de 1,5°C ne signifie pas que nous avons définitivement franchi le seuil emblématique de l’accord de Paris. Elle révèle toutefois que nous nous rapprochons de plus en plus d’une situation où ce seuil pourrait devenir la norme.

Publié en avril, le dernier rapport historique du GIEC sur le changement climatique indique que pour rester dans la limite de 1,5°C de réchauffement global d’ici à 2030, les émissions mondiales de gaz à effet de serre devraient diminuer de 43 %. Pour éviter les pires effets du changement climatique, les émissions doivent être réduites de moitié.

“Nous sommes à la croisée des chemins. Les décisions que nous prenons aujourd’hui peuvent garantir un avenir vivable. Nous disposons des outils et du savoir-faire nécessaires pour limiter le réchauffement”, a déclaré à l’époque le président du GIEC, Hoesung Lee.

Selon le rapport du GIEC, nous ne sommes pas encore en mesure de maintenir le réchauffement climatique en dessous des niveaux dangereux. Mais, avec des énergies renouvelables moins chères, des mesures prises par les industries polluantes et d’autres engagements fermes en faveur du climat, il n’est pas trop tard pour enrayer le pire de la crise climatique.

“Tant que nous continuerons à émettre des gaz à effet de serre”, déclare le professeur Taalas, “les températures continueront à augmenter.”