Pylônes électriques au coucher du soleil

Les prix de l’énergie ont grimpé en flèche en Europe, la Russie ayant réduit ses approvisionnements en gaz naturel sur le continent. Photo par Matthew HenryonUnsplash

Le contrat à l’horizon d’un an pour l’électricité allemande a atteint 995 euros (995 dollars) par mégawattheure, tandis que l’équivalent français a dépassé les 1 100 euros, soit plus de dix fois plus que l’année dernière dans les deux pays.

En Grande-Bretagne, le régulateur de l’énergie Ofgem a déclaré qu’il allait presque doubler le plafond des prix de l’électricité et du gaz à partir du 1er octobre pour atteindre une moyenne de 3 549 £ (4 197 $) par an.

L’Ofgem a imputé cette augmentation à la flambée des prix de gros du gaz au niveau mondial après la levée des restrictions de Covid et des restrictions russes sur les approvisionnements.

La République tchèque, qui assure la présidence tournante de l’Union européenne, a annoncé vendredi qu’elle convoquerait un sommet européen sur la crise énergétique “à la date la plus proche possible”.

Les prix de l’énergie ont grimpé en flèche en Europe, la Russie ayant réduit ses livraisons de gaz naturel au continent, avec la crainte de coupures plus drastiques en hiver, dans un contexte de tensions entre Moscou et l’Occident au sujet de la guerre.

Un cinquième de l’électricité européenne est produite par des centrales au gaz, de sorte que les baisses d’approvisionnement entraînent inévitablement une hausse des prix.

Le prix du gaz en Europe a atteint vendredi 341 euros par MWh, proche du record historique de 345 euros atteint en mars.

La guerre n’est pas la seule responsable en France.

L’arrêt de plusieurs réacteurs nucléaires en raison de problèmes de corrosion a contribué à la hausse du prix de l’électricité en France, la production d’électricité ayant considérablement diminué dans le pays.

Seuls 24 des 56 réacteurs exploités par le géant de l’énergie EDF étaient en service jeudi.

La France, qui exporte traditionnellement de l’électricité, est désormais importatrice.

“L’hiver va être une période difficile pour tous les pays d’Europe”, a déclaré à l’AFP Giovanni Sgaravatti, assistant de recherche au think tank Bruegl à Bruxelles.

“Les prix vont rester élevés, peut-être même qu’ils peuvent augmenter”, a-t-il ajouté.

La récession est probablement inévitable

Selon une étude de Bruegel, les pays de l’Union européenne ont alloué 236 milliards d’euros de septembre 2021 à août 2022 pour protéger les ménages et les entreprises de la hausse des prix de l’énergie, qui ont commencé à augmenter lorsque les pays sont sortis des restrictions du Covid et ont grimpé en flèche après la guerre.

Ces derniers jours et ces dernières semaines, les pays ont annoncé des campagnes d’économie d’énergie pour encourager le public à réduire la consommation d’électricité pendant l’hiver.

L’Allemagne a annoncé mercredi que la température des bureaux administratifs publics serait plafonnée à 19 degrés Celsius (66 degrés Fahrenheit) cet hiver et que l’eau chaude serait coupée.

Le décret prévoit également l’interdiction de chauffer les piscines privées à partir de septembre et pendant les six mois où il sera en vigueur.

La Finlande encourage ses citoyens à baisser leurs thermostats, à prendre des douches plus courtes et à passer moins de temps dans les saunas, une tradition nationale.

Les ménages français sont protégés par un plafonnement des prix de l’énergie jusqu’au 31 décembre pour l’instant.

Les industries sont également touchées par la flambée des prix de l’énergie.

Les usines qui produisent de l’ammoniac – un ingrédient pour fabriquer des engrais – ont annoncé la suspension de leurs activités en Pologne, en Italie, en Hongrie et en Norvège cette semaine.

La banque HSBC a averti dans une note que “la récession est probablement inévitable” dans la zone euro, avec une contraction de l’économie au quatrième trimestre et au cours des trois premiers mois de 2023.