Les médecins français sont prêts à faire grève en décembre pour réclamer plus d'investissements dans le secteur de la médecine générale.

Un médecin généraliste reçoit un patient pour une vaccination en 2021. (Photo de Fred SCHEIBER / AFP)

Initiés à l’origine par le collectif “Médecins de demain”, des syndicats comme les Généralistes-CSMF et Jeunes Médecins se sont joints à l’appel pour demander… médecine géneraliste (médecins généralistes ou médecins de famille) à “être unis dans la colère” et à fermer leurs cabinets les 1er et 2 décembre.

L’idée de fermer les cabinets de médecins généralistes pendant deux jours est née en septembre, lorsque les membres du petit groupe Facebook “Doctors for Tomorrow” ont commencé à discuter de leurs frustrations concernant leur carrière – les médecins disent qu’ils n’ont pas assez de temps pour des consultations correctes et ne sont pas satisfaits des honoraires fixés par le gouvernement.

Les médecins généralistes en France sont tous indépendants, mais les prix des consultations et des traitements sont fixés par le gouvernement, qui rembourse les frais aux patients.

Bien que tous les médecins généralistes ne participent pas à la grève, les patients peuvent s’attendre à ce que l’action industrielle soit bien soutenue dans tout le pays. Cette grève se distingue également par le fait que les travailleurs de la santé (en particulier ceux qui sont en première ligne) font généralement grève en participant à des manifestations et en portant des brassards annonçant qu’ils sont en grève, tout en continuant à travailler.

Cette fois-ci, les médecins généralistes participants fermeront les portes de leurs cabinets les deux jours de grève – les patients pourront toujours accéder aux soins urgents soit par le biais des hôpitaux, soit par le service SOS Médecins.

Benoît Coulon, un médecin généraliste à Besançon, situé dans l’est de la France, a déclaré à France 3 qu’il pense “qu’il y aura des zones où tous les cabinets seront fermés.”

Coulon a expliqué que les médecins vont se mettre en grève pour “montrer qu’on n’en peut plus”.

“Nous sommes sous pression permanente, nous sommes bousculés”, a-t-il déclaré. “Nous ne pouvons pas faire la médecine pour laquelle nous avons été formés”.

Le plan de grève a commencé à l’origine par des appels à la simplification des procédures administratives et à l’augmentation du prix des consultations de base – tous deux dans l’espoir de rendre le domaine plus attrayant pour les jeunes médecins.

En ce qui concerne la longueur des procédures administratives et de la paperasse, M. Coulon a donné un exemple. Il a expliqué qu’à la fin d’une consultation, lors du passage de la carte médicale du patient (carte vitale), le médecin doit alors consigner tous les actes médicaux effectués, selon le code de la sécurité sociale. “C’est de plus en plus complexe”, a expliqué M. Coulon à France 3.

“Il y a toujours de nouvelles procédures et il faut presque avoir un dictionnaire à côté de soi pour être sûr de ce que l’on fait”, a-t-il ajouté.

Pour Coulon et d’autres généralistes, une partie du problème actuel est que les jeunes médecins sont moins intéressés à devenir généralistes, ce qui contribue à la multiplication des “déserts médicaux” – des zones où il n’y a pas assez de généralistes pour la population.

“50 % des internes actuels en médecine générale regrettent leur choix de spécialité et ne veulent pas s’installer”, a déclaré M. Coulon à France 3.

Les médecins grévistes souhaiteraient que le prix d’une consultation passe du tarif habituel de 25 € à 50 € (remboursé pour les patients par le gouvernement).

Selon M. Coulon, cela permettrait aux médecins de passer plus de temps par patient et de se concentrer davantage sur le travail de prévention, ce qui, selon lui, permettrait au système de santé de réaliser des économies à long terme.

De plus, les médecins espèrent que cette augmentation des honoraires permettra d’embaucher du personnel pour gérer les processus administratifs, rendant ainsi le métier de médecin généraliste plus attrayant pour les jeunes médecins, comme l’a expliqué le Dr Jérôme Marty à Yahoo FR.