Les infractions au code de la route peuvent-elles vous empêcher d'obtenir la citoyenneté française ou la résidence ?

(Photo de Thomas SAMSON / AFP)

En France, il n’est pas rare que tous les conducteurs, y compris les étrangers qui ne sont pas habitués aux règles ou aux changements de limites de vitesse, commettent des infractions au code de la route.

Qu’il s’agisse d’être pris en flagrant délit de radar pour avoir roulé trop vite, ne pas s’être arrêté à un panneau d’arrêt – ou peut-être les infractions au code de la route peuvent s’additionner à mesure que les points sur votre permis diminuent.

Mais ces infractions au code de la route peuvent-elles contrecarrer vos efforts pour devenir français ou même simplement pour obtenir la résidence ?

La réponse courte est probablement non.

La citoyenneté n’est généralement pas refusée pour des infractions relativement mineures à la loi, telles que les excès de vitesse. Et ce, en dépit d’un cas survenu en juillet 2019, dans lequel une personne a été condamnée à une amende pour excès de vitesse. au motif qu’elle travaillait trop dur et n’avait pas “respecté la loi” sur les heures de travail.

Au cours du processus de demande de citoyenneté, outre les tests de langue et d’intégration, vous devez fournir la preuve que vous n’avez pas de casier judiciaire au cours des 10 dernières années – y compris, si nécessaire, la preuve d’un casier vierge dans d’autres comtés dans lesquels vous étiez résident.

Les demandeurs ne doivent pas avoir été condamnés pour un crime entraînant une peine d’emprisonnement de plus de 6 mois, ni avoir été condamnés pour un crime ou un délit qui porte atteinte ou attaque les intérêts de l’État français. En outre, ceux qui demandent la citoyenneté par naturalisation – plutôt que par ascendance ou par mariage – doivent également faire preuve d’une “bonne conduite morale”.

Dans l’ensemble, cela exclut la plupart – mais certainement pas toutes – des infractions au code de la route.

Que faire si vous avez déjà la citoyenneté

Si vous avez acquis la nationalité française, elle peut être contestée dans un délai de deux ans s’il s’avère que les conditions légales d’obtention n’étaient pas remplies ou qu’elles ont été obtenues frauduleusement.

En outre, la nationalité peut être retirée si le comportement de son titulaire est contraire aux intérêts de la France.

Enfin, la nationalité peut être refusée ou retirée en cas de crime particulièrement grave, tel que :.

  • La condamnation pour des actes portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation, ou la condamnation pour des infractions graves telles que des actes de terrorisme ;
  • La condamnation pour des crimes considérés comme des crimes contre l’administration publique (crimes commis par des personnes exerçant une fonction publique) ;
  • Condamnation pour des actes d’insubordination en relation avec l’accomplissement du service national ;
  • Se livrer, au profit d’un État étranger, à des actes incompatibles avec la qualité de ressortissant français et commettre des actes préjudiciables aux intérêts de la France. Aucune condamnation préalable n’est nécessaire.

Il est important de noter que la déchéance de la nationalité française ne peut être décidée que si les conditions suivantes sont réunies :

  • Vous avez acquis la nationalité française par naturalisation, ascendance, ou mariage. Toute personne de nationalité française de naissance ne peut la perdre ;
  • Vous avez une autre nationalité. Il n’est pas possible de rendre une personne apatride.

La France peut déjà expulser et expulse les étrangers reconnus coupables de crimes graves, tandis qu’être condamné pour un crime en France peut également vous empêcher de pouvoir renouveler votre visa ou votre carte de résidence.

Si vous êtes condamné pour un crime et emprisonné en France, vous pouvez vous voir signifier une interdiction du territoire français. Cette mesure n’est pas automatique pour tous les étrangers emprisonnés et est généralement réservée aux infractions telles que le trafic de stupéfiants, les crimes violents ou les infractions terroristes.

Qu’en est-il du droit de séjour ?

Les étrangers qui bénéficient d’un droit de séjour en France doivent périodiquement renouveler leur visa ou leur carte de séjour – et une condamnation pénale peut entraîner le rejet de votre demande de renouvellement. Ce n’est généralement le cas que si vous avez été condamné pour un crime grave, mais ce ne sont pas exclusivement les infractions les plus graves.

Entre octobre 2020 et juin 2021, 8 031 renouvellements de carte de séjour ont été refusés pour cause de criminalité. Parmi ceux-ci, 27 % l’ont été pour des infractions graves, notamment des agressions, des tentatives de meurtre, des fraudes organisées et des menaces à l’encontre d’un agent public.

Cependant, 5,9 pour cent d’entre elles concernaient des infractions au code de la route – les données officielles ne précisent pas le type d’infraction, mais on peut supposer qu’il s’agissait d’infractions plus graves – 6,3 pour cent faisaient suite à une condamnation pour violence familiale et 7 pour cent concernaient des infractions de mendicité ou de racolage.