Le président Macron entame son second mandat avec des défis croissants

Macron se tient dans les jardins du palais présidentiel de l’Élysée à Paris, le 7 mai 2022, après sa réélection. Photo : Gonzalo Fuentes/AFP

L’homme de 44 ans a remporté une solide victoire dans les sondages présidentiels le 24 avril contre la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen, mais il a encore besoin d’une majorité au Parlement pour pouvoir faire passer son programme de réformes intérieures.

L’identité du nouveau gouvernement de Macron devrait donner le ton de la campagne, le président ayant laissé entendre qu’il avait l’intention de nommer la deuxième femme Premier ministre de l’histoire moderne de la France.

Les spéculations ont été nombreuses dans les médias français, la directrice générale de l’UNESCO Audrey Azoulay et l’actuelle ministre du travail Elisabeth Borne étant considérées comme des candidates possibles, mais Macron a pris son temps pour nommer un remplaçant au Premier ministre sortant Jean Castex.

“La décision a été prise, mais personne ne sait de qui il s’agit”, a déclaré à l’AFP un conseiller présidentiel sous couvert d’anonymat.Une annonce est attendue en début de semaine prochaine.

Le parti La République en marche de Macron a été rebaptisé Renaissance en vue des élections législatives des 12 et 19 juin, plusieurs partis centristes et de centre-droit devant concourir sous la bannière collective pro-Macron de “Ensemble”.

Les partis de gauche français ont également décidé de s’unir sous la direction de l’ancien trotskiste Jean-Luc Mélenchon, qui vise une majorité parlementaire pour contrecarrer les projets de Macron.

“Passer d’une soixantaine de députés (dans le parlement actuel) à une majorité est hautement improbable, mais la dynamique créée par la nouvelle union pourrait leur permettre de progresser fortement”, a déclaré cette semaine à l’AFP Frédéric Dabi, directeur du groupe de sondage Ifop.

Le Rassemblement national de Mme Le Pen et les Républicains, le principal parti de droite en difficulté en France, espèrent également rebondir après leur déception à l’élection présidentielle en obtenant une représentation significative au Parlement de 577 sièges.

Une combinaison de défis

Macron a été réélu en promettant de poursuivre les politiques pro-business et pro-UE de son premier mandat, avec davantage de réductions d’impôts, une réforme de la protection sociale et un nouvel accent mis sur la protection de l’environnement pour les cinq prochaines années.

L’ancien banquier d’affaires a promis à plusieurs reprises “une nouvelle méthode” qui sera moins descendante – une mesure destinée à s’attaquer à sa réputation d’élitisme et d’autoritarisme.

“Pour que cela fonctionne, il faut des résultats concrets et visibles pour les gens”, a déclaré à l’AFP Bernard Sananes, directeur du groupe de sondage Elabe. “S’il s’agit juste de montrer que l’on est à l’écoute des gens, c’est très bien mais ça ne sera pas suffisant”.

D’autres se demandent si le style plus consultatif correspond au tempérament d’un président connu pour centraliser les décisions et qui a un jour théorisé que les Français voulaient une figure royale au centre de la vie nationale.

Sa priorité intérieure à court terme devrait être de s’attaquer à la crise du coût de la vie qui a dominé la campagne présidentielle en raison des fortes hausses des prix de l’énergie et d’autres biens liés aux pénuries de produits et à la guerre en Ukraine.

En politique étrangère, où Macron aura les coudées franches en tant que président quel que soit le résultat du Parlement, il a promis de travailler à l’approfondissement de l’Union européenne à 27 membres tout en gérant les retombées du conflit en Ukraine.

Macron s’est positionné comme un lien clé avec le Kremlin grâce à ses entretiens réguliers avec le président russe Vladimir Poutine, tout en autorisant les livraisons d’armes à l’Ukraine et en offrant au pays partiellement occupé tout son soutien.

“Rarement notre monde et notre pays ont été confrontés à une telle combinaison de défis”, a déclaré Macron lors de son investiture pour son second mandat le 7 mai.