Le président français se rend en Algérie pour relancer les relations avec ce pays

Le président français Emmanuel Macron se rendra en Algérie du jeudi au samedi de la semaine prochaine. ERIC GAILLARD / POOL / AFP

Les liens entre la France et l’Algérie ont atteint leur point le plus bas à la fin de l’année dernière après que Macron ait remis en question l’existence de l’Algérie en tant que nation avant l’invasion française et ait accusé son “système politico-militaire” de réécrire l’histoire et de fomenter des conflits.
“la haine envers la France”.

L’Algérie a retiré son ambassadeur en réponse, mais les deux parties semblent avoir resserré leurs liens depuis.

“Ce voyage contribuera à approfondir la relation bilatérale tournée vers l’avenir… à renforcer la coopération franco-algérienne face aux défis régionaux et à poursuivre le travail de traitement du passé”, a déclaré la présidence dans un communiqué après un appel entre Macron et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune.

Macron se rendra en Algérie du jeudi au samedi de la semaine prochaine.

Le pays d’Afrique du Nord a obtenu son indépendance de la France après une guerre épuisante de huit ans, qui s’est terminée par la signature des accords d’Évian en mars 1962.

Le 5 juillet de la même année, quelques jours après que 99,72 % des électeurs aient voté pour l’indépendance lors d’un référendum, l’Algérie s’est enfin libérée de la domination coloniale – mais les souvenirs de l’occupation de 132 ans continuent de hanter ses liens avec la France.

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune.

Photo d’archive du président algérien Abdelmadjid Tebboune du 21 janvier 2020. Tebboune est président depuis décembre 2019. (Photo de RYAD KRAMDI / AFP)
Deuxième voyage

La guerre d’indépendance de l’Algérie a fait des centaines de milliers de morts.

Les historiens français affirment qu’un demi-million de civils et de combattants sont morts – dont 400 000 Algériens – tandis que les autorités algériennes insistent sur le fait que 1,5 million de personnes ont été tuées.

Mais six décennies plus tard, malgré une série de gestes de Macron, la France a exclu toute forme d’excuses pour la période coloniale.

La présidence française a annoncé la visite de M. Macron alors que l’Algérie est en proie à des incendies dévastateurs.

Les incendies dans le nord-est de l’Algérie – maintenant largement éteints – ont tué 38 personnes et ravagé plus de 10 % d’une réserve de biosphère classée par l’Unesco.

Mais les pompiers luttaient encore samedi contre des incendies dans l’extrême ouest du pays, selon la défense civile algérienne.

Macron a proposé l’aide des services de lutte contre les incendies terrestres et aériens de la France, a déclaré la présidence.

Le voyage de cette semaine sera le deuxième du président français en Algérie en tant que chef d’État, après un bref voyage en décembre 2017 au début de son premier mandat, alors qu’Abdelaziz Bouteflika était encore président.

Cette visite devrait être plus longue, et le conduire à la fois dans la capitale Alger et dans la deuxième ville Oran.

Tebboune, l’ancien premier ministre de Bouteflika, a remporté les élections présidentielles en 2019, après que des manifestations de masse ont forcé son prédécesseur vieillissant à démissionner.

Plus tôt cette année, il a félicité Macron pour sa réélection et l’a invité à venir en Algérie.