Le nouveau premier ministre français a survécu lundi à une motion de censure du Parlement, introduite par une alliance de législateurs de gauche peu après les élections de juin.

Seuls 146 députés ont voté en faveur de la motion de censure, qui, pour être adoptée, aurait dû recueillir 289 voix.

La motion de censure avait été déposée par les membres de l’alliance de gauche Nupes et a été présentée au Parlement par la députée Mathilde Panot du parti d’extrême gauche La France Insoumise.

Panot a dénoncé le gouvernement, affirmant qu’il menait un “programme de malfaisance sociale et écologique”.

Manuel Bompard, député de La France Insoumise, a déclaré à Euronews que le vote de défiance n’était pas seulement “symbolique.”

“Ce n’est pas ‘symbolique’ de savoir si les députés font confiance au gouvernement et au Premier ministre en place. C’est en fait décisif. C’est parce que Madame Borne n’a pas demandé de vote de confiance que nous avons déposé cette motion”, a déclaré M. Bompard.

“J’espère que ceux qui disent ne pas être d’accord avec la position du gouvernement le démontreront par leur vote et que cela permettra de clarifier qui est dans l’opposition et qui est avec le gouvernement dans ce pays”, a-t-il ajouté.

Avant le vote, le secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a accusé le groupe politique de Macron d’être trop proche du Rassemblement national d’extrême droite.

” C’est du jamais vu dans l’histoire de la République “, a déclaré Faure.

Mais on s’attendait à ce que la motion échoue, le parti d’extrême droite ayant déclaré qu’il ne soutiendrait pas cette mesure.

“Nous traversons déjà une crise sociale, économique et sécuritaire. Nous n’avons pas besoin d’une crise de régime. C’est pourquoi les députés du Rassemblement national ne soutiendront pas cette motion de confiance”, a déclaré le parlementaire du Rassemblement national Alexandre Loubet.

Les tactiques politiques au-dessus des intérêts des électeurs

Mme Borne a déclaré avant le vote qu’elle aurait aimé revenir dans les locaux de l’Assemblée nationale pour discuter de sujets importants pour les Français, notamment “le pouvoir d’achat et le changement climatique, la création d’emplois, l’éducation ou la santé.”

Au lieu de cela, selon Mme Borne, elle a été convoquée pour voir des députés “placer des tactiques politiques au-dessus des intérêts des électeurs”.

Elle a accusé les membres de l’opposition de ne pas avoir d’idées : “Si vous proposez un plan, je vous écouterai. […] Mais je pense que vous êtes juste en colère – contre la démocratie et contre les résultats des élections. “

La première ministre — seulement la deuxième femme à occuper ce poste en France — avait proposé sa démission après que les élections législatives aient vu le président Emmanuel Macron perdre une majorité absolue au parlement.

Elle est maintenant sous pression pour construire des alliances et rassembler plus de soutien au Parlement afin de mener à bien les réformes prévues par le président français Emmanuel Macron, qui a été réélu à son poste au printemps.

Au cours du débat de défiance de lundi, Mme Borne a déclaré qu’elle voulait rappeler à l’opposition qu’elle n’avait pas non plus “gagné” les élections parlementaires de juin.

“Vous n’avez pas de majorité stable, vous n’avez pas de majorité de gouvernement, vous n’avez pas de majorité du tout”, a déclaré Mme Borne.