Mère de deux enfants souffrant d’une forme rare d’épilepsie, Isabelle Nodin affirme qu’elle ne s’est pas habituée à voir sa fille Camille ou son fils Thomas faire plusieurs crises par jour, mais qu’elle a plutôt appris à vivre avec la douleur.
Mais depuis que les deux adolescents ont rejoint un essai de cannabis médical à grande échelle l’année dernière, Nodin dit qu’elle a remarqué une nette amélioration de l’état de sa fille.
“Nous n’arriverons jamais à zéro crise chez mes enfants, mais nous pouvons passer des jours, voire des semaines, sans crise. Et donc, nous avons retrouvé une Camille très enjouée et souriante”, a déclaré Nodin.
“Camille, par exemple, a fait beaucoup de progrès dans tous les aspects du contact et des compétences interpersonnelles en fait. Et pour tout ce qui concerne la manipulation, elle a maintenant des capacités motrices assez développées”, a-t-elle ajouté.
Les deux enfants testent un médicament à base de cannabidiol, le deuxième ingrédient actif le plus répandu dans le cannabis.
Le cannabidiol, ou CBD, ne provoque pas en soi le “high” associé au cannabis car il ne contient que des traces du composé psychoactif tétrahydrocannabinol (THC).
Malgré des indications positives, Stéphane Auvin, un neuropédiatre qui suit le traitement des enfants par Nodin, met en garde contre le fait de considérer ce médicament comme une “panacée”.
“Il ne faut pas penser que le CBD est un médicament magique. C’est juste un autre anti-épileptique. C’est une option. Nous ne devrions pas non plus nous priver potentiellement de cette option”, a-t-il déclaré.
“Mais pour ces formes d’épilepsie qui sont résistantes aux médicaments, pour aucun patient nous n’avons un médicament magique qui résout le problème de tous les patients”, a-t-il ajouté.
Alors que de nombreux pays européens ont légalisé le cannabis à usage médical, en France, le cannabis médical dont la teneur en THC dépasse 0,3 % reste illégal.
Les partisans du traitement espèrent que l’essai conduira à la légalisation du cannabis médical dans le pays.
