Valerie Pecresse lors d'un meeting de campagne

La présidente du conseil régional d’Ile-de-France du parti de droite Les Républicains (LR) et candidate à la présidentielle, Valérie Pecresse, prononce un discours lors d’un meeting de campagne au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, le 3 avril 2022. Ludovic MARIN / AFP

L’ancien chef de l’État, 67 ans, a refusé de soutenir la candidate en difficulté des Républicains, Valérie Pecresse, qui a été son ministre du Budget.

“Je ne m’attendais absolument pas à cette réaction”, a déclaré Yann Wehrling, conseiller de Pecresse, depuis la scène d’un meeting à Paris dimanche, après que des sifflets et des huées ont retenti à l’évocation du nom de Sarkozy.

“Au contraire, vous devriez l’applaudir”, a ajouté Wehrling, faisant référence au leader de 2007-2012.

Le refus de Sarkozy de soutenir Pecresse ainsi que sa proximité avec le président Emmanuel Macron ont provoqué la frustration de nombreux membres de base des Républicains.

Il a toujours été une figure populaire parmi les électeurs français de droite, mais sa cote à l’échelle nationale a chuté ces dernières années suite à deux condamnations pour corruption et financement illégal de campagne.

Pecresse est en quatrième ou cinquième position avant le vote du week-end prochain, les sondages suggèrent, avec l’élection de 2022 semblant en voie d’être une réédition du concours de 2017 qui a opposé Macron au vétéran d’extrême-droite Marine Le.
Pen.

Les sondages suggèrent que l’avance de Macron sur Le Pen se réduit fortement à l’approche du premier tour de dimanche prochain, avec un second tour prévu le 24 avril.

Un sondage pour le Journal du Dimanche réalisé dimanche par le groupe Ifop donne Macron gagnant du premier tour avec 27%, en baisse de 2,5 points en quinze jours, tandis que Le Pen a gagné 3,5 points à 22%.

Dans un duel entre les deux, Macron était vu à 53 pour cent tandis que Le Pen était à 47 pour cent – en ligne avec plusieurs autres sondages à la fin de la semaine dernière.

Le sentiment des électeurs semble être très volatile, et de nombreux Français n’ont pas encore pris leur décision, ce qui rend le résultat difficile à prévoir, selon les experts.

Le scandale des consultants
Macron, quant à lui, a tenu son premier meeting samedi dans un stade à l’ouest de Paris où il a attiré environ 30 000 personnes.

Emmanuel Macron salue ses partisans au milieu des feux d'artifice lors de son premier meeting de campagne.

Le président français et candidat à la réélection du parti libéral La République en Marche (LREM) Emmanuel Macron salue ses partisans lors de son premier meeting de campagne à l’Arena Paris La Défense, à Nanterre, dans la banlieue de Paris, le 2 avril 2022. (Photo de Thomas COEX / AFP)

Appelant à une “mobilisation générale” de ses partisans, il a mis en garde contre le danger que représentent Le Pen et son camarade d’extrême droite Eric Zemmour.

Le chef du parti parlementaire de Macron, Christophe Castaner, a déclaré que “bien sûr” le président pourrait perdre contre Le Pen dimanche prochain.

Il a déclaré à la radio RMC que ce serait une erreur de “laisser croire que l’élection est gagnée d’avance.”

Les adversaires du président centriste continuent de le cibler sur l’utilisation par ses gouvernements de coûteux cabinets de conseil en gestion pendant son mandat, après un rapport très critique du Sénat le mois dernier.

Une enquête du Sénat a révélé que les dépenses consacrées à des sociétés de conseil externes telles que McKinsey avaient plus que doublé entre 2018 et 2021, atteignant plus d’un milliard d’euros (1,1 milliard de dollars) l’année dernière, un record.

Le candidat de la gauche dure montante, Jean-Luc Mélenchon, a critiqué Macron pour avoir ” invité le secteur privé dans l’État. Qui peut croire qu’une entreprise privée donnerait des conseils dans l’intérêt public ?”.

Le chef du parti Rassemblement national de Le Pen, Jordan Bardella, a déclaré qu'”Emmanuel Macron est devenu la façade des intérêts privés”.

Macron et ses collaborateurs ont cherché à souligner que la France a moins recours à des consultants que certains autres grands membres de l’UE et qu’une aide extérieure avait été nécessaire pour des missions techniques telles que l’informatique ou la cybersécurité, ainsi que lors de l’élection présidentielle.
pandémie de Covid-19.