Le président français Emmanuel Macron visite une base navale australienne en 2018.

Le président français Emmanuel Macron visite une base navale australienne en 2018. L’Australie va rembourser la France pour s’être retirée d’un accord d’achat de sous-marins de fabrication française. (Photo de ludovic MARIN / POOL / AFP) / POOL SEULEMENT POUR LA MEILLEURE IMAGE ET ABACA

L’Australie sera contrainte de payer jusqu’à 3,7 milliards d’euros pour sortir d’un accord de sous-marins avec la France en faveur de l’acquisition de modèles américains ou britanniques à propulsion nucléaire, ont admis vendredi des responsables.

L’année dernière, le Premier ministre australien Scott Morrison a déchiré un accord sur les sous-marins avec le groupe français Naval, optant pour des alternatives à propulsion nucléaire dans le cadre d’un accord de sécurité historique avec Washington et Londres.

Vendredi, sous la question d’un sénateur de l’opposition, les responsables de la défense ont révélé que l’accord français sabordé était assorti d’un prix élevé.

“Les contribuables devront donc débourser 5,5 milliards de dollars”. [AUS $] pour des sous-marins qui n’existent pas”, a demandé la sénatrice Penny Wong lors d’une audition à Canberra.

“Le règlement final négocié sera dans les limites de ce prix”, a répondu le secrétaire adjoint du ministère de la Défense, Tony Dalton.

Dalton a déclaré que le montant exact n’était pas encore clair car les négociations avec Naval Group étaient en cours.

Le ministre des finances Simon Birmingham a défendu la décision d’abandonner l’accord français comme étant “nécessaire pour les décennies à venir”.

“Il ne faut pas oublier que nous savions qu’il y avait de graves conséquences”, a déclaré M. Birmingham.

“Le changement de l’environnement stratégique dans la région signifiait que l’option qui avait été choisie précédemment n’allait pas répondre aux meilleurs besoins de l’Australie à l’avenir.”

Morrison a précédemment déclaré que la décision d’opter pour des sous-marins à propulsion nucléaire était motivée par l’évolution des dynamiques dans la région Asie-Pacifique, où la Chine affirme de plus en plus ses revendications sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale.

Ce changement a provoqué la fureur de Paris, le président français Emmanuel Macron accusant le dirigeant australien de mentir sur l’avenir du contrat d’une valeur initiale de 50 milliards de dollars australiens (34 milliards d’euros).

En décembre, une étude publiée par l’Australian Strategic Policy Institute a déclaré que le programme de sous-marins à propulsion nucléaire coûterait plus de 80 milliards de dollars US (72 milliards d’euros) et prendrait des décennies pour être achevé.