LATEST : Les grèves des carburants se poursuivent en France alors que Macron prévoit un retour à la normale

Un client fait le plein dans une station-service à Paris, alors que les stations-service de France sont à court d’essence en raison de la grève des raffineurs (Photo : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP).

Le mouvement de grève dans les raffineries de pétrole françaises se poursuivait jeudi matin, après que le président français Emmanuel Macron ait déclaré aux téléspectateurs de France 2, mercredi soir, que les stations-service pourraient retrouver un niveau d’approvisionnement normal “dans la semaine à venir.”

“On ne peut pas laisser le pays se bloquer parce que quelques personnes veulent toujours aller plus loin même quand un accord a été trouvé” entre les patrons et certains syndicats, a déclaré le président.

Des sources gouvernementales ont précisé le calendrier de Macron à France Télévisions, affirmant que le retour à la normale pourrait se faire “dans sept à dix jours.”

Les déclarations du président ont été faites lors d’une interview dans l’émission télévisée “L’Evénement” où il a évoqué les grèves et blocages en cours dans les raffineries, qui sont responsables des pénuries de carburant dans les stations-service à travers la France.

L’action syndicale pour réclamer des augmentations de salaire a paralysé six des sept raffineries de carburant en France, entraînant des pénuries d’essence et de diesel exacerbées par les achats de panique des conducteurs.

Dans notre podcast Talking France, vous pouvez écouter nos journalistes et notre expert en politique John Lichfield discuter des blocages de carburant et de ce qui risque de se passer ensuite.

Néanmoins, la situation est restée bloquée jeudi matin, les travailleurs en grève des raffineries de TotalEnergies ayant refusé la proposition de la direction de débloquer les livraisons comme condition préalable à l’ouverture de négociations salariales.

“C’est un refus massif et catégorique. Les salariés ne veulent pas de ce préalable à la négociation”, a déclaré à La Dépêche Thierry Defresne, secrétaire du syndicat CGT de TotalEnergies Europe.

Mercredi soir, 30 % des stations-service en France étaient en déficit d’au moins un type de carburant, selon le ministère de l’Énergie. Le nord de la France – dans la région des Hauts-de-France – et la région parisienne restaient les régions les plus touchées du pays.

En réponse à l’action industrielle en cours, le gouvernement français a commencé à planifier la réquisition des travailleurs, en particulier ceux d’ExxonMobil.

Le syndicat de gauche CGT, qui dirige les arrêts de travail, a déclaré mardi que toute réquisition serait “inutile et illégale”, ce qui laisse présager des recours en justice.

La décision a également été critiquée par les dirigeants syndicaux, comme le chef de la CGT, Philippe Martinez, qui l’a qualifiée de “décision scandaleuse.”

Les premières réquisitions ont été lancées à la raffinerie ExxonMobil de Port-Jérôme/Notre-Dame-de-Gravenchon (située en Seine-Maritime) – deux salariés ont été réquisitionnés mercredi soir, et deux autres jeudi pour permettre l’acheminement du carburant par oléoduc vers la région parisienne.

La réquisition suivante devait concerner le dépôt des Flandres de TotalEnergies, près de Dunkerque.

Malgré les réquisitions, le gouvernement français espère toujours des négociations salariales. Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré jeudi matin à la chaîne de radio RTL qu’il souhaitait que TotalEnergies “parvienne à un accord salarial.”

“Toutes les entreprises qui le peuvent, doivent augmenter les salaires. Il est évident que Total a la capacité de payer et d’augmenter les salaires.”

Le ministre des Finances a poursuivi en disant que l’entreprise a fait des “bénéfices importants” et qu’elle a la capacité et “donc le devoir d’augmenter les salaires de tous leurs employés dans des proportions qu’ils négocieront avec les syndicats.”