La Pologne reproche à la France et à l'Allemagne d'être trop proches de la Russie

Un manifestant tient un drapeau ukrainien lors d’un rassemblement de soutien à l’Ukraine à Strasbourg, dans l’est de la France. (Photo de SEBASTIEN BOZON / AFP)

“L’Allemagne, comme la France, a un fort parti pris en faveur de Moscou”, a déclaré Jaroslaw Kaczynski, qui est également chef du parti au pouvoir Droit et Justice (PiS), dans une interview au quotidien allemand Die Welt.

Kaczynski a gardé ses mots les plus forts pour Berlin.

“Au fil des ans, le gouvernement allemand n’a pas voulu voir ce que la Russie faisait sous la direction du (président russe Vladimir) Poutine et nous en voyons le résultat aujourd’hui”, a déclaré Kaczynski.

“La Pologne n’est pas satisfaite du rôle de l’Allemagne en Europe”, a-t-il ajouté.

Il a reproché à Berlin d’avoir cherché à reconstruire ce que l’ancien chancelier du 19ème siècle, Otto von Bismarck, “avait fait… la domination allemande mais côte à côte avec la Russie”.

Le vice-premier ministre polonais a surtout condamné Berlin pour ne pas avoir livré suffisamment d’armes à l’Ukraine et pour avoir refusé un embargo au moins sur l’importation de pétrole en provenance de Russie.

“Il est important de savoir que la Russie tire quatre à cinq fois plus de revenus de ses ventes de pétrole que de ses ventes de gaz”, a déclaré Kaczynski.

“Nous ne pouvons pas continuer à soutenir en permanence une grande puissance comme la Russie en lui versant des milliards”, a-t-il ajouté.

Avant l’invasion russe du 24 février, l’Allemagne importait 55 % de son gaz naturel de Russie, la moitié de son charbon et environ 35 % de son pétrole.

Macron a déjà été critiqué pour sa relation avec Poutine et leurs contacts étroits. Ses relations avec le Premier ministre russe à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont été l’un de ces points sensibles, selon des rapports politiques.

Pendant ce temps, la France et l’Allemagne se préparent à une réduction des livraisons de gaz russe, Poutine ayant prévenu que Moscou couperait l’approvisionnement de ceux qui refusent de payer en roubles.