La grève des éboueurs se poursuit à Paris et des milliers de tonnes de déchets s’accumulent dans les rues. Le secteur de l’élimination des déchets est à l’arrêt depuis une semaine pour protester contre l’impopulaire réforme des retraites du gouvernement.

Trois usines d’incinération en dehors de la capitale ont été touchées par les arrêts de travail qui ont laissé des trottoirs entiers couverts de sacs noirs et de poubelles débordantes.

Le Syctom, l’agence des déchets ménagers de la capitale, a déclaré qu’il avait redirigé les camions de poubelles vers d’autres sites de stockage et de traitement dans la région et qu’il n’avait pas encore fait appel à la police.

Depuis une semaine, les employés de la mairie ne ramassent les déchets que dans la moitié des arrondissements de Paris. La grève a touché certains des quartiers les plus huppés, notamment les 5e, 6e et 16e arrondissements.

Les autres quartiers sont desservis par des entreprises privées qui n’ont pas fait grève.

Selon le syndicat de gauche CGT, les éboueurs et les chauffeurs peuvent actuellement prendre leur retraite à partir de 57 ans, mais ils devraient travailler encore deux ans dans le cadre des projets de réforme, qui prévoient toujours une retraite anticipée pour ceux qui ont connu des conditions de travail difficiles.

La mesure phare de la réforme et la pierre angulaire de la politique du second mandat du président Emmanuel Macron est le relèvement de l’âge minimum général de départ à la retraite de 62 à 64 ans, considéré par beaucoup comme injuste pour les personnes qui ont commencé à travailler tôt.

La grève intervient alors que le Sénat français a approuvé le projet de loi controversé par 175 voix contre 112 samedi. La législation sera ensuite analysée par une commission composée de sept sénateurs et de sept membres de la chambre basse, qui travailleront pour soumettre une version finale du projet de loi au vote du Parlement jeudi.