Sur les 12,9 millions de contraventions dressées en France l’année dernière, près de 2 millions – 14,6 % – ont été envoyées à des conducteurs de véhicules immatriculés à l’étranger.

Les chiffres de l’Agence nationale de traitement automatisé des infractions (ANTAI) montrent que les automobilistes belges ont été les plus souvent pris sur les routes françaises, avec 245 586 contraventions envoyées à des adresses situées au-delà de la frontière franco-belge.

Viennent ensuite les conducteurs espagnols, avec 219 704 contraventions envoyées à des adresses situées de l’autre côté de la chaîne de montagnes des Pyrénées. Viennent ensuite les automobilistes britanniques, avec 210 474 contraventions, puis les conducteurs allemands, qui ont reçu 170 271 contraventions.

Le top 10 des véhicules immatriculés à l’étranger ayant reçu des amendes automatisées en France est complété par la Roumanie (160 630), l’Italie (143 461), les Pays-Bas (139 977), la Pologne (127 246), la Suisse (114 058) et le Portugal (78 398).

Chacun des quatre pays ayant reçu le plus de billets a enregistré une baisse sensible par rapport à l’année précédente, selon les statistiques. Dans l’ensemble, le nombre total de billets envoyés à des adresses non françaises est en baisse – 21,6 % en 2020, par rapport à l’année précédente – qui a elle-même connu une forte baisse de 14,2 % par rapport aux 12 mois précédents.

La plus forte baisse des sanctions concerne les conducteurs finlandais, qui ont reçu 60 % de contraventions en moins que l’année précédente, suivis des Suédois (58 % de baisse). À l’inverse, les automobilistes bulgares – qui partaient d’un point bas – ont reçu plus du double de contraventions en 2020 qu’en 2019.

Derrière ces chiffres se cache un point important. Une directive européenne, votée en 2015, a rendu beaucoup plus simple l’échange transfrontalier d’informations sur certaines infractions routières. La France échange désormais des informations sur l’immatriculation des véhicules avec 19 États membres de l’UE et la Suisse.

Aujourd’hui, il est possible pour les autorités françaises d’identifier et d’envoyer directement une contravention à un automobiliste dans un pays partenaire pour huit infractions : excès de vitesse, non-port de la ceinture de sécurité, franchissement d’un feu rouge, conduite en état d’ivresse, conduite sous l’emprise de stupéfiants, non-port du casque, conduite sur une voie réservée et utilisation d’un téléphone portable (ou d’un autre équipement de communication) au volant.

Les conducteurs britanniques pourraient être en mesure de s’en tirer davantage à l’avenir. L’année 2020 était la dernière année où les automobilistes britanniques pouvaient recevoir des amendes de la France. Lorsque la Grande-Bretagne a officiellement quitté l’UE le 1er janvier 2021, elle n’a plus été soumise aux règles de coopération de l’UE en matière d’échange d’informations sur les conducteurs.

Actuellementles autorités françaises ne peuvent pas retrouver le nom et l’adresse du propriétaire d’un véhicule immatriculé en Grande-Bretagne à partir de sa plaque d’immatriculation – une situation qui restera en vigueur jusqu’à ce qu’un nouvel accord soit conclu.