Les députés français ont approuvé une nouvelle loi qui criminalisera le harcèlement scolaire et fournira une formation supplémentaire aux enseignants pour prévenir le harcèlement.

La législation proposée fera du harcèlement scolaire une infraction pénale spécifique, dont les élèves ou le personnel de l’école pourront être tenus responsables.

Les personnes reconnues coupables pourraient se voir infliger des amendes allant jusqu’à 45 000 euros et trois ans de prison si le harcèlement oblige la victime à manquer l’école ou le travail pendant huit jours au maximum.

Mais les peines peuvent s’élever à dix ans d’emprisonnement et à une amende de 150 000 € si la victime se suicide ou tente de le faire.

Les entreprises de médias sociaux auront également un “devoir de vigilance” pour modérer les contenus harcelants, ont déclaré les députés.

Le président Emmanuel Macron s’était engagé à renforcer la réponse du pays au harcèlement en apportant un soutien accru aux parents et en augmentant le nombre de lieux où les jeunes peuvent être entendus.

Le projet de loi a été approuvé par une majorité de la chambre basse lors de sa première lecture à l’Assemblée nationale française mercredi. La loi passe maintenant au Sénat français, où elle sera votée lors d’une autre session parlementaire en février.

Les députés socialistes ont exprimé leur inquiétude quant à la nécessité d’une infraction spécifique au harcèlement scolaire, estimant que la loi n’est “pas la réponse appropriée”.

Mais le ministre français de l’éducation Jean-Michel Blanquer a salué “l’étape importante” franchie par les législateurs et a déclaré que le projet de loi est conçu pour “décourager” le harcèlement dans les écoles.

“Nous ne nous habituerons jamais à ce que la vie des enfants soit brisée”, a-t-il déclaré à l’Assemblée mercredi.

Les statistiques nationales montrent que près d’un élève sur dix en France est gravement touché par le harcèlement scolaire chaque année.

Le député du Mouvement démocrate (MoDem) Erwan Balanant — qui a rédigé la loi — a déclaré que le problème avait été “amplifié” par la technologie.

“Il n’y a plus de limites, ni dans le temps, ni dans l’espace”, a-t-il déclaré, ajoutant que l’intimidation et le harcèlement passent souvent inaperçus des parents ou des enseignants.

“Il ne s’agit pas d’envoyer les enfants en prison”, a souligné M. Balanant, tandis que d’autres députés affirment que la menace de la prison agit principalement comme un moyen de dissuasion.

Les législateurs de droite ont également soutenu le projet de loi, arguant que le harcèlement “ne se limite pas aux murs de l’école” et que “les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants”.