Le président français Emmanuel Macron a insisté sur “la nécessité d’accélérer” le processus pour “obtenir des progrès” dans les négociations sur le nucléaire iranien.

Au cours d’un “long échange” avec son homologue iranien Ebrahim Raissi, Emmanuel Macron a souligné “la nécessité pour l’Iran de faire preuve d’une approche constructive et de revenir à la pleine application de ses obligations”.

“Sur l’accord nucléaire de 2015, le Président de la République a rappelé sa conviction qu’une solution diplomatique est possible et impérative, et a indiqué que tout accord nécessitera des engagements clairs et suffisants de toutes les parties, ce à quoi la France travaille avec l’ensemble de ses partenaires”, a indiqué la présidence française dans un communiqué dimanche.

La présidence iranienne a déclaré dans un communiqué que “dans les négociations, la République islamique a démontré sa volonté et son sérieux pour parvenir à un accord, et tout effort de l’autre partie à cet égard devrait inclure la levée des sanctions, la vérification et une garantie significative.”

Vendredi, la France avait déclaré que la négociation pouvait “aboutir”, alors que les discussions entre l’Occident et Téhéran à Vienne ont été mises en pause pour que les participants retournent dans leurs capitales respectives pour des consultations et des instructions pour revenir la semaine prochaine.

Téhéran a fait état cette semaine de “progrès dans la bonne direction” bien que “d’importantes questions subsistent” qui nécessitent “des décisions politiques de Washington”.

Les discussions ont repris fin novembre dans la capitale autrichienne après une pause de cinq mois entre l’Iran et les pays encore parties à l’accord conclu en 2015, parmi lesquels figurent la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Russie et la Chine.

L’objectif des discussions est de réintégrer les États-Unis, qui se sont retirés du pacte en 2018, ainsi que de ramener l’Iran au respect de ses engagements.

L’accord de 2015 offrait à l’Iran un allègement des sanctions internationales en échange d’une limitation drastique de son programme nucléaire, placé sous le strict contrôle de l’ONU, et des garanties qu’il ne cherche pas à se doter de la bombe nucléaire, comme il l’a toujours affirmé.

Macron demande la libération des détenus français

Le président français Emmanuel Macron a demandé la “libération immédiate” d’un chercheur franco-iranien emprisonné en Iran, ont indiqué dimanche des responsables.

Macron a fait cette demande lors d’un “long” appel téléphonique samedi avec le président iranien Ebrahim Raisi, selon un communiqué de la présidence française.

Fariba Adelkhah, une anthropologue de 62 ans, est détenue en Iran depuis juin 2019. Elle était en résidence surveillée depuis octobre 2020, mais a été renvoyée en prison au début du mois.

Adelkhah a été condamnée à une peine de cinq ans pour “rassemblement et collusion” contre la sécurité de l’Iran. Les autorités françaises ont déclaré que sa condamnation est “purement politique et arbitraire.”

Macron a également exprimé ses “préoccupations” concernant la situation d’un autre ressortissant français détenu en Iran qui a entamé une grève de la faim pour protester contre son traitement, selon le communiqué de la présidence française.

Benjamin Brière, 36 ans, a été condamné à huit ans de prison sur ce que son avocat a déclaré être des accusations d’espionnage et de propagande inventées de toutes pièces.

Brière a été arrêté en mai 2020 après avoir pris des photos dans une zone désertique où la photographie est interdite et posé des questions sur les médias sociaux au sujet du foulard islamique obligatoire pour les femmes en Iran.

Les groupes de défense des droits accusent les partisans de la ligne dure au sein des agences de sécurité iraniennes d’utiliser les détenus étrangers comme monnaie d’échange pour obtenir de l’argent ou de l’influence dans les négociations avec l’Occident. Téhéran le nie, mais il y a eu des échanges de prisonniers dans le passé.

En mars 2020, l’Iran et la France ont échangé le chercheur français Roland Marchal contre l’ingénieur iranien Jalal Ruhollahnejad.

L’appel entre Macron et Raissi a également “permis d’aborder les questions régionales et en particulier la situation au Liban et la sécurité dans le Golfe”, a ajouté la présidence française.

À cet égard, Macron a une nouvelle fois “condamné fermement les récents attentats aux Émirats arabes unis” et “les deux chefs d’État se sont accordés sur la nécessité de trouver une solution politique au conflit au Yémen”.