Des manifestants tiennent une bannière sur laquelle on peut lire

Des manifestants tiennent une banderole sur laquelle on peut lire “Nous ne défendons pas l’eau, nous sommes l’eau qui se défend”, lors d’une manifestation contre un projet de bassin de rétention d’eau géant à Sainte-Soline, dans l’ouest de la France, le 30 octobre 2022. (Photo : Pascal Lachenaud / AFP)

Des affrontements entre gendarmes paramilitaires et manifestants ont éclaté, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin faisant état de 61 agents blessés, dont 22 grièvement.

“Bassines Non Merci”, qui a organisé la manifestation, a déclaré qu’environ 30 manifestants avaient été blessés. Parmi eux, 10 ont dû se faire soigner et trois ont été hospitalisés.

Des manifestants quittent un site de rassemblement lors de la manifestation contre le projet de bassin de rétention d’eau géant, le 30 octobre 2022. (Photo de Pascal Lachenaud / AFP)

Le groupe de pression rassemble des associations environnementales, des syndicats et des groupes anticapitalistes contre ce qu’il affirme être un “accaparement de l’eau” par “l’agro-industrie” dans l’ouest de la France.

Les autorités locales ont déclaré que six personnes avaient été arrêtées pendant la manifestation et que 4 000 personnes s’étaient présentées à la manifestation interdite. Les organisateurs ont estimé le nombre de participants à 7 000.

Le déploiement de “bassins” d’eau géants est en cours dans le village de Sainte-Soline, dans le département des Deux-Sèvres, pour irriguer les cultures, ce qui, selon les opposants, fausse l’accès à l’eau en période de sécheresse.

Environ 1 500 policiers ont été déployés, selon le préfet du département des Deux-Sèvres Emmanuelle Dubee.

Des manifestants démontent une conduite d’eau extérieure pendant la manifestation. (Photo de Pascal Lachenaud / AFP)
Mme Dubee a déclaré vendredi qu’elle avait voulu limiter les éventuels “actes de violence”, en référence aux affrontements entre manifestants et forces de l’ordre qui ont émaillé un précédent rassemblement en mars.

La réserve d’eau de Sainte-Soline est la deuxième de 16 installations de ce type, faisant partie d’un projet développé par un groupe de 400 agriculteurs organisés en coopérative de l’eau pour réduire de manière significative la consommation d’eau du réseau en été.

Des manifestants tiennent une banderole sur laquelle on peut lire “Les coopératives agro-industrielles tentent de se servir en eau” pendant la manifestation. (Photo de Pascal Lachenaud / AFP)

Les cratères à ciel ouvert, recouverts d’une bâche en plastique, sont remplis par pompage de l’eau des nappes phréatiques de surface en hiver et peuvent stocker jusqu’à 650 000 mètres carrés d’eau.

Cette eau est utilisée pour l’irrigation en été, lorsque les précipitations sont plus rares.

Les opposants affirment que les “mégabassins” sont réservés à tort aux grandes exploitations céréalières tournées vers l’exportation et privent la communauté de l’accès à cette ressource essentielle.