Des tombes centenaires mises au jour à la cathédrale Notre-Dame de Paris

Un sarcophage en plomb du XIVe siècle découvert dans le sol de Notre-Dame de Paris. (Photo : Julien de Rosa / AFP)

Ces sépultures “d’une qualité scientifique remarquable” ont été mises au jour lors des travaux préparatoires à la reconstruction de la flèche de l’ancienne église à l’endroit central où le transept croise la nef, a annoncé lundi le ministère de la Culture.

Parmi les tombes se trouvait un “sarcophage de forme humaine en plomb, entièrement conservé”.

On pense que le cercueil a été fabriqué pour un haut dignitaire dans les années 1300 – le siècle suivant la construction de la cathédrale.

En plus des tombes, des sculptures peintes ont été découvertes juste sous le niveau actuel du sol de la cathédrale, identifiées comme des parties du jubé original du 13ème siècle – un élément architectural séparant l’autel de la nef.

Lors d’une visite de l’AFP mardi, les archéologues nettoyaient et excavaient délicatement les sculptures émergeant du sol, dont une paire de mains sculptées.

Le buste d’un homme barbu et quelques légumes sculptés, dont les traces de peinture sont encore visibles, avaient été retirés.

L’équipe a déjà utilisé une mini caméra endoscopique pour regarder à l’intérieur du sarcophage, qui semblait déformé par le poids de la terre et des pierres.

“On peut apercevoir des morceaux de tissus, des cheveux et surtout un coussin de feuilles sur le dessus de la tête, un phénomène bien connu lorsque les chefs religieux étaient enterrés”, a déclaré Christophe Besnier, l’archéologue principal.

“Le fait que ces éléments végétaux soient encore à l’intérieur signifie que le corps est dans un très bon état de conservation”, a-t-il ajouté.

“Sa découverte permettra d’améliorer notre compréhension des pratiques funéraires au Moyen Âge”, a ajouté Dominique Garcia, de l’Institut national de recherches archéologiques.

Les découvertes ont été faites alors que les équipes de reconstruction se préparaient à installer d’énormes échafaudages pour reconstruire la flèche, et devaient vérifier la stabilité du sol.

Au cours de ce processus, ils ont découvert un système de chauffage souterrain datant du 19ème siècle, le sarcophage reposant parmi ses tuyaux en briques.

Malgré l’excitation de la découverte, l’heure tourne pour les archéologues.

Ils ont jusqu’au 25 mars pour terminer leur travail avant que le projet de reconstruction ne reprenne, afin de respecter la réouverture prévue de la cathédrale en 2024.