Des émeutes secouent la Corse suite à l'agression d'une figure nationaliste emprisonnée

Les manifestations à Ajaccio en soutien au nationaliste corse emprisonné Yvan Colonna ont tourné à la violence. (Photo : Pascal Pochard-Casabianca / AFP)

Yvan Colonna, qui purge une peine de prison à perpétuité pour l’assassinat en 1998 du plus haut responsable régional de la Corse, Claude Erignac, est actuellement dans le coma après avoir été battu le 2 mars par un codétenu condamné pour terrorisme.

L’incident a attisé la colère sur l’île où certains considèrent encore Colonna – qui n’a été arrêté qu’en 2003 après une chasse à l’homme de cinq ans qui l’a finalement amené à vivre comme un berger dans les montagnes corses – comme un héros de la lutte pour l’indépendance.

Des centaines de personnes ont manifesté dans les principales villes corses d’Ajaccio, Calvi et Bastia, les protestations dégénérant rapidement en affrontements avec les forces de sécurité.

A Ajaccio, les manifestants ont fait irruption dans le bâtiment principal de la justice, mettant le feu à des vieux papiers. Ils ont ensuite saccagé une banque.

Selon les autorités locales, 14 personnes ont été blessées dans la seule ville d’Ajaccio, dont un journaliste de la chaîne de télévision française TF1, qui a été blessé à la jambe.

Colonna a été emprisonné dans le sud de la France, les autorités rejetant depuis longtemps sa demande de transfert en Corse, affirmant que son infraction faisait de lui un détenu à statut spécial.

Afin d’apaiser les tensions, le Premier ministre Jean Castex a supprimé mardi ce statut, mais cette mesure a été considérée comme trop peu et trop tard par les partisans de Colonna en Corse.

Les procureurs français ont inculpé l’agresseur présumé de Colonna, Franck Elong Abe, de tentative de meurtre en association avec un groupe terroriste.

Selon le procureur général anti-terroriste Jean-François Ricard, Franck Elong Abe a avoué l’attaque, disant qu’il avait été irrité par des “déclarations blasphématoires” faites par Colonna lorsqu’il était derrière les barreaux.