Le président Emmanuel Macron a dit qu’il voulait les embêter… et il les a embêtés, car des dizaines de milliers de personnes ont protesté samedi contre le projet de vaccin.

Selon le ministère de l’Intérieur, plus de 105 200 personnes ont participé aux manifestations organisées samedi dans toute la France, soit quatre fois plus que lors de la précédente manifestation du 18 décembre.

Dans leur ligne de mire, le projet de loi actuellement en cours d’examen à l’Assemblée nationale qui prévoit de transformer le carnet de santé COVID utilisé depuis juillet 2021 en carnet de vaccination. La loi, que le gouvernement espère déployer dans la seconde moitié du mois, limitera l’accès aux bars et restaurants, aux lieux de culture et de loisirs et aux transports publics longue distance aux personnes entièrement vaccinées ou ayant guéri de la maladie. Un test négatif ne sera plus accepté.

Macron a justifié cette loi au début du mois en déclarant au journal Le Parisien que “les non-vaccinés, j’ai vraiment envie de les emmerder. Et donc on va continuer à le faire, jusqu’au bout. C’est ça la stratégie”.

Il a accusé ceux qui restent réfractaires au vaccin de manquer à leurs devoirs de citoyens.

A Paris, où s’est tenue la plus grande manifestation avec une participation estimée à 18 000 personnes, elle a pris des allures de meeting politique, plusieurs personnalités d’extrême droite étant venues soutenir les manifestants, dont la nièce de Marine Le Pen, Marion Maréchal (par message vidéo), le très conservateur Jean-Frédéric Poisson, qui soutient Eric Zemmour, et l’ancien conseiller de Donald Trump, Steve Bannon.

“Chaque personne vaccinée est une future personne non vaccinée” en raison de la nécessité d’effectuer une ou plusieurs piqûres de rappel, a déclaré le candidat d’extrême droite à la présidentielle Florian Philippot lors d’un discours. “Chaque Français est dans le collimateur de la folie liberticide de Macron le fou”, a-t-il ajouté.

D’autres manifestations de moindre ampleur ont eu lieu à Lyon, Dijon, Saint-Etienne et Bordeaux, Colmar, Mulhouse et Strasbourg.

Une manifestante bordelaise, non vaccinée contre le COVID-19 “mais pas anti-vaccinale”, a déclaré qu’elle défilait “pour la première fois de sa vie” car les propos du Président avaient “été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.”

Des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont émaillé la manifestation à Montpellier, qui a rassemblé 3 700 personnes selon la préfecture. A Toulouse, où des incidents ont également émaillé la participation de 2 200 personnes selon les autorités.

Des milliers de personnes sont également descendues dans la rue samedi en Autriche pour protester contre le mandat de vaccination du pays annoncé en novembre et qui entrera en vigueur le mois prochain.