L’expert français d’extrême-droite Éric Zemmour, dont on s’attend à ce qu’il soit candidat à la présidence l’année prochaine, a été jugé mercredi pour discours de haine raciste après une tirade télévisée contre les enfants migrants non accompagnés.

Ses commentaires incendiaires ont été faits sur la chaîne d’information française, CNews, en septembre dernier.

L’homme de 63 ans ne s’est pas présenté en personne, déclarant dans un communiqué qu’il refusait “d’accepter qu’un débat politique ait lieu dans une salle d’audience”.

Même s’il était condamné, il ferait très certainement appel, et ses perspectives électorales ne devraient pas en souffrir, car son mépris du discours “politiquement correct” fait partie de son appel.

Une vingtaine de membres de son groupe de soutien de la Génération Z se sont rassemblés devant le palais de justice de Paris et ont déployé un drapeau français.

L’affaire n’était “rien d’autre qu’une nouvelle tentative d’intimidation”, a-t-il déclaré sous le titre “Ils ne me feront pas taire”.

Le journaliste, auteur et expert de la télévision a déjà été condamné deux fois pour discours de haine et a fait l’objet de 16 enquêtes au total pour ses remarques incendiaires sur l’immigration et l’islam.

Ce dernier procès concernait des commentaires faits quelques jours après qu’un Pakistanais ait attaqué deux personnes avec un hachoir à viande dans les anciens locaux du magazine satirique Charlie Hebdo, qui avait récemment republié des caricatures du prophète Mahomet.

L’assaillant de 25 ans, qui ignorait que le magazine avait changé d’emplacement, était arrivé en France avec de faux papiers pour demander l’asile en tant que mineur non accompagné.

L’immigration est un thème majeur du début de la campagne présidentielle, Zemmour et d’autres candidats de droite promettant de s’attaquer à la fraude dans le système d’asile et à la difficulté de renvoyer les gens si leur demande est rejetée.

En 2011, il a été condamné à une amende de 10 000 € pour avoir affirmé à la télévision que ” la plupart des dealers sont noirs et arabes “, et en 2018, il a été condamné à payer 3 000 € pour des commentaires stigmatisants sur une ” invasion ” musulmane en France.

Les sondages ont montré une montée en puissance de son soutien au cours des deux derniers mois, certains à la fin du mois d’octobre le plaçant devant la leader d’extrême droite vétéran Marine Le Pen.

Dans les derniers sondages avant le premier tour de l’élection le 10 avril, il a été montré comme gagnant de 13 à 15 pour cent, avec Le Pen sur environ 18 pour cent et le président Emmanuel Macron sur environ 25 pour cent.

Macron est pressenti pour gagner le second tour, quel que soit son adversaire, mais les analystes préviennent que l’élection reste très imprévisible.