Quand la police française est-elle autorisée à utiliser des gaz lacrymogènes ?

Un officier de police se heurte à un manifestant sous un nuage de gaz lacrymogène lors du rassemblement annuel du 1er mai (Photo AFP)

Les images de policiers français utilisant des gaz lacrymogènes sur des supporters – y compris des enfants – ont provoqué un choc et une indignation dans le monde entier.

Une semaine plus tard, les techniques policières françaises ont de nouveau été mises en évidence lorsque des femmes et des enfants ont tenté de monter dans des bus de remplacement à la gare de l’Est de Paris, après l’annulation des trains en raison des tempêtes.

Existe-t-il des restrictions sur l’utilisation des gaz lacrymogènes par la police ?

Voici les règles :

Selon le code pénal français, tout officier de police “chargé de la sécurité publique ou tout autre officier de police judiciaire portant les insignes de sa fonction” est autorisé à utiliser la force pour disperser un rassemblement après deux tentatives infructueuses de demander à la foule de se disperser.

Cependant, les officiers peuvent utiliser la force, y compris le gaz lacrymogène, sans demander à la foule de se disperser en cas de “force ou violence directe contre la police” ou si le territoire que la police défend a été “envahi” – dans ces circonstances, l’utilisation du gaz lacrymogène est une décision individuelle de l’officier.

Dans tous ces scénarios, les agents ne doivent utiliser la force que si elle est “absolument nécessaire”, et elle doit être utilisée “proportionnellement au désordre” et elle doit “prendre fin lorsque le désordre a cessé.”

Cependant, en réponse aux récents incidents, plusieurs politiciens de l’opposition ont remis en question les techniques de maintien de l’ordre et ce qu’ils considèrent comme une utilisation indiscriminée des gaz lacrymogènes pour le contrôle des foules.

Le centriste Julien Bayou a tweeté : “Après le gazage lacrymogène de supporters et d’enfants, cette brutalité contre des personnes qui voulaient seulement monter dans un bus est inacceptable”.

Quels outils peuvent être utilisés ?

Les policiers en France sont autorisés à utiliser des bombes lacrymogènes (bombe/gaz lacrymogène) ou du spray au poivre (aérosol anti-agression/ gaz poivre). Les agents individuels ont généralement de petites bombes de gaz poivré qu’ils peuvent pulvériser directement sur un individu, tandis que lors des manifestations, vous verrez souvent des bidons laissant échapper de grands nuages de gaz lacrymogène.

Le gaz lacrymogène n’est pas le seul outil de contrôle de la foule dont disposent les policiers français : les balles en caoutchouc, sles grenades à air comprimé, également connues sous le nom de ” flash bombs “. (Grenade à effet de souffle), grenades à effet de souffle (Grenade de désencerclement) et les canons à eau (Canon à eau) sont fréquemment utilisés lors du maintien de l’ordre dans les grandes foules.

Les sprays chimiques “défensifs” sont considérés comme des armes en France, et ne peuvent donc pas être vendus aux moins de 18 ans. Les bidons de plus de 100 ml sont strictement réservés aux agents de la force publique, tels que les policiers, les CRS et les gendarmes.

Les gaz lacrymogènes sont en fait interdits en temps de guerre par la Convention internationale sur les armes chimiques, mais leur utilisation est autorisée pour maintenir l’ordre à l’intérieur des pays, afin que la police puisse disperser les foules sans intention létale.