Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a souligné que le dernier rapport scientifique sur le changement climatique était “un signal d’alarme tonitruant” et que “la crise climatique est un code rouge pour l’humanité”, à quelques jours du sommet sur le climat COP26 à Glasgow.

Le nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement avertit que les plans soumis par 120 pays pour réduire les émissions de gaz à effet de serre sont bien loin de ce qui est réellement nécessaire pour éviter le réchauffement de la planète.

Le chef de l’ONU, s’exprimant à New York mardi, a déclaré qu’un “manque de leadership” sapait les efforts mondiaux pour freiner le réchauffement climatique et que le temps manquait pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris de 2015.

“Le temps des subtilités diplomatiques est révolu. Si les gouvernements – en particulier ceux du G20 – ne se lèvent pas et ne prennent pas la tête de cet effort, nous nous dirigeons vers de terribles souffrances humaines. Mais tous les pays doivent prendre conscience que l’ancien modèle de développement, qui brûle du carbone, est un arrêt de mort pour leurs économies et pour notre planète”, a déclaré M. Guterres.

Les plans soumis par les 120 pays courent jusqu’en 2030 et visent à atteindre un seuil de température mondiale de 1,5 degré Celsius. Ensemble, ils visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 7,5 %.

Mais les scientifiques avertissent que les plans ne sont pas assez stricts pour empêcher le réchauffement de la planète de dépasser 1,5 degré Celsius d’ici la fin du siècle, et affirment que 55 % des réductions sont nécessaires.

Le rapport conclut que les récentes annonces faites par des dizaines de pays, dont les États-Unis et l’Union européenne, en vue de parvenir à des émissions “nettes zéro” d’ici à 2050, pourraient, si elles étaient pleinement mises en œuvre, limiter la hausse de la température mondiale à 2,2 degrés Celsius.

L’Australie est devenue mardi le dernier pays à annoncer un objectif de zéro émission nette, mais les experts ont rapidement fait remarquer que cet objectif ne tient pas la route.

Ces annonces pourraient permettre de se rapprocher de l’objectif, mais les plans restent vagues et peu détaillés.

“Les scientifiques sont clairs sur les faits du changement climatique. Maintenant, les dirigeants doivent être tout aussi clairs dans leurs actions”, a ajouté M. Guterres.

La directrice exécutive du PNUE, Inger Andersen, dont l’agence est l’une des nombreuses agences chargées d’examiner l’écart entre les engagements des gouvernements et les objectifs de Paris, s’est fait l’écho de la nécessité de réduire rapidement les émissions.

Des dirigeants, des diplomates, des scientifiques et des militants écologistes se réuniront à Glasgow du 31 octobre au 12 novembre pour discuter de la manière dont les pays et les entreprises peuvent ajuster leurs objectifs afin d’éviter les scénarios de changement climatique les plus extrêmes qui entraîneraient une élévation significative du niveau de la mer, des phénomènes météorologiques violents plus fréquents et davantage de sécheresses.