Logo TotalEnergies à La Défense

Cette photo d’archive montre le logo de TotalEnergies sur une station de recharge à La Défense, dans la banlieue de Paris. Le quotidien français Le Monde a fait état cette semaine du raffinage présumé de condensats de gaz naturel provenant d’un gisement gazier russe appartenant en partie à TotalEnergies pour alimenter en carburant les chasseurs-bombardiers participant à l’assaut de la Russie contre l’Ukraine. Photo : Christophe ARCHAMBAULT / AFP

La société a déclaré qu’elle avait signé vendredi un accord avec son partenaire local russe Novatek pour vendre ses 49% dans le champ gazier de Termokarstovoye “à des conditions économiques permettant à TotalEnergies de récupérer les montants impayés”.
investis dans le champ”.

La cession a été décidée en juillet et soumise aux autorités russes au début du mois d’août, avec une approbation le 25 août.

C’était le lendemain de la parution d’un article dans le quotidien français Le Monde faisant état d’un prétendu raffinage des condensats de gaz naturel de Termokarstovoye en carburant pour les chasseurs-bombardiers impliqués dans l’assaut de la Russie contre l’Ukraine depuis février.

TotalEnergies – anciennement Total – possède 49% de Terneftegaz, la société qui extrait le gaz du champ de Termokarstovoye.

Les 51 % restants sont détenus par Novatek, dont la société française détient également 19,4 % des parts.

TotalEnergies a initialement déclaré qu’elle n’avait aucun contrôle sur les ventes de son partenaire russe.

Vendredi, elle a déclaré que Novatek avait nié que ses condensats étaient raffinés en carburant pour avions militaires russes.

Au contraire, ils ont été envoyés pour être traités dans une raffinerie dont les produits sont exclusivement exportés en dehors de la Russie, selon un communiqué de Novatek relayé par la firme française.

TotalEnergies a également déclaré qu’elle envisageait une action en justice afin de mettre fin à une “controverse infondée qui porte atteinte à la réputation de la société”.

Clara Gonzales, de Greenpeace France, a déclaré que la vente de Termokarstovoye ne doit pas être un “écran de fumée pour les relations commerciales en cours de TotalEnergies en Russie”, et a demandé qu’elle se défasse de sa participation dans Novatek qui “fournit l’armée russe”.

“Nous sommes reconnaissants au (président français) Emmanuel Macron et au peuple français de soutenir l’Ukraine. Dans ce contexte, c’est une honte pour la France lorsque des entreprises françaises aident au meurtre d’Ukrainiens et à la ruine…
de nos villes”, a tweeté vendredi le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba. “TotalEnergies, retirez-vous de la Russie !”

Du carburant “exclusivement exporté

Le Monde a rapporté mercredi que les condensats de Termokarstovoye étaient envoyés dans une raffinerie qui avait fourni 42 700 tonnes de carburant de février à juillet envoyées aux bases aériennes accueillant des avions russes.

Ils représentaient plus de huit pour cent des matières premières reçues à la raffinerie d’Omsk depuis l’invasion de l’Ukraine, ajoute-t-on.

Citant des données de la société d’information financière Refinitiv, le journal a déclaré que les cargaisons de kérosène pouvaient être reliées aux sous-produits de Termokarstovoye.

Novatek a déclaré via TotalEnergies que tous les condensats du champ gazier sont “livrés au complexe de traitement d’Ust-Luga dans la région de Leningrad”.

“La gamme de produits dérivés lors du traitement au complexe d’Ust-Luga comprend du kérosène qui est exclusivement exporté en dehors de la Russie, et qui n’a même pas la certification pour être vendu à l’intérieur du pays”.

TotalEnergies est le seul grand groupe énergétique occidental à poursuivre ses activités en Russie, qui représente 16,6 % de sa production d’hydrocarbures et 30 % de son gaz.

Le directeur général Patrick Pouyanne avait déclaré en mars que les champs gaziers russes exploités par les joint-ventures de la société “vont fonctionner que je parte ou non” et sont essentiels à l’approvisionnement en énergie de l’Europe.

Vendre les actifs de TotalEnergies à des prix cassés reviendrait à donner des milliards aux investisseurs russes, a-t-il soutenu.

Mais l’entreprise a depuis annoncé un retrait partiel de la Russie, y compris l’arrêt du financement du projet gazier Arctic LNG 2.

En juillet, elle a vendu sa participation de 20 % dans un champ pétrolifère arctique à la société russe Zarubejneft.

Cette photo d’archive montre le logo de TotalEnergies sur une station de recharge à La Défense, dans la banlieue de Paris. Le quotidien français Le Monde a fait état cette semaine du raffinage présumé de condensats de gaz naturel provenant d’un champ gazier russe appartenant en partie à TotalEnergies pour alimenter en carburant les chasseurs-bombardiers participant à l’assaut de la Russie contre l’Ukraine. Photo : Christophe ARCHAMBAULT / AFP