Celui qui remporte la primaire du Parti républicain pourrait considérablement influencer l’élection présidentielle de 2022 en France. Voici une répartition des candidats potentiels.

Le parti traditionnel de droite français Les Républicains (LR) choisira jeudi les deux derniers prétendants parmi cinq candidats pour trouver son candidat pour affronter le président Emmanuel Macron aux élections de l’année prochaine.

L’identité du vainqueur, annoncée samedi après un second tour, sera cruciale pour la dynamique globale de l’élection et pour savoir si le parti de l’ex-président Nicolas Sarkozy peut menacer le président centriste, qui devrait largement se représenter. .

Le résultat primaire des Républicains est considéré par les analystes comme crucial pour la forme de l’élection, que Macron est actuellement clairement le favori pour remporter mais qui est lui-même ouvert à plusieurs facteurs d’incertitude.

Le vote de 2022 devrait se jouer sur la droite, dominée par des préoccupations concernant l’immigration et la sécurité, et Macron espérant bénéficier de sa gestion de la pandémie avec des taux de vaccination plus élevés et des restrictions moins nombreuses que dans certains autres pays européens.

La candidature de l’expert d’extrême droite Eric Zemmour, qui s’est déclaré mardi, apporte également un élément nouveau.

Les enjeux sont élevés pour Les Républicains après une primaire très divisée avant l’élection présidentielle de 2017, lorsqu’elle a été débordée par la candidate vétéran d’extrême droite Marine Le Pen.

Alors que les résultats sont encore largement ouverts dans les dernières heures du premier tour, l’AFP se penche sur les cinq candidats :

Michel Barnier

Barnier, 70 ans, est de loin le candidat le plus connu hors de France en raison de son rôle de négociateur en chef de l’UE sur le Brexit, une mission que les admirateurs pensent qu’il a menée avec tact et aplomb.

Il a été considéré au début de la course comme un favori pour l’investiture républicaine, mais une performance quelque peu plombée dans les débats télévisés a conduit certains experts à réduire les chances du candidat le plus âgé dans la course.

Dans la campagne, Barnier a surpris certains de ses admirateurs dans l’UE en avançant à droite, appelant à un « choc électrique » sur la sécurité, un moratoire sur l’immigration et la réintroduction du service militaire.

« Je suis prêt à être un président qui rassure et agit », a déclaré celui que l’on surnomme parfois le « French Joe Biden » compte tenu d’une longue carrière politique qui remonte à 1973.

Xavier Bertrand

Bertrand, 56 ans, est un ancien ministre de Sarkozy qui dirige désormais la région industrielle des Hauts-de-France dans le nord du pays.

Les sondages l’ont montré comme la figure LR qui sonderait le plus haut au premier tour, bien qu’encore loin derrière Macron.

Figure de droite plus modérée que certains de ses rivaux à l’investiture, Bertrand a concentré ses attaques contre Macron, affirmant qu’il « défend tout et son contraire » et « ne comprend pas bien les Français ».

« Sa seule chance (de Macron) d’être élu est d’avoir des extrêmes contre lui. Contre moi, il va être battu », a-t-il déclaré.

Eric Ciotti

Député de la ville méridionale de Nice, Ciotti, 56 ans, n’a jamais occupé de poste ministériel mais c’est le candidat qui a le plus marqué à l’approche du congrès.

Se présentant comme un candidat contre le « wokeism » mais « pour une Renaissance française », il a pris des positions de droite qui font parfois écho à celles de Zemmour – le candidat pour lequel il votera en cas de second tour contre Macron.

Il dit que sa politique économique suit les traces de François Fillon, l’ancien premier ministre qui était le candidat LR en 2017, mais a été abattu dans un scandale de corruption pour lequel il a ensuite été condamné.

Ciotti se présente comme le candidat de l’« ordre », de l’« autorité » et de l’« identité », jurant de défendre une France « judéo-chrétienne » contre l’islam radical et proposant même un « French Guantanamo Bay » pour les extrémistes.

Philippe Juvin

Le cheval noir et le moins expérimenté politiquement des cinq, Juvin, 57 ans, est maire d’une banlieue résidentielle de Paris et également chef du service des accidents et des urgences d’un grand hôpital parisien.

Il a gagné la notoriété des médias pour ses commentaires au plus fort de la pandémie de Covid et est sur une base sûre pour décrire les problèmes auxquels le système de santé français est confronté.

Il s’est bien comporté dans les débats, mais sans sembler attirer davantage l’attention.

“J’incarne une droite humaniste, qui prend soin de l’autre, une droite libérale, européenne, et le droit des services publics”, a-t-il déclaré.

Valérie Pécresse

Pecresse, 54 ans et seule femme dans la course, est à la tête de la région Ile-de-France qui comprend Paris et se présente comme une politicienne modérée mais efficace qui pourrait constituer une véritable menace pour Macron.

Elle a joué sur son expérience à la tête de la région et s’est engagée à « restaurer la fierté française » depuis l’élection de Macron, sous qui elle dit que la France a « perdu cinq ans ».

Pecresse a généralement bien performé dans les débats mais il reste à voir si elle a réussi à générer suffisamment de buzz pour rehausser son profil.

Macron a “des mots à droite mais pas à n’importe quel moment, des actions”, a-t-elle dit.