Les pêcheurs du nord de la France ont menacé de perturber les importations britanniques afin d’accroître la pression sur Londres pour qu’elle leur accorde davantage de licences dans les eaux britanniques.

La Grande-Bretagne a accepté de délivrer 23 licences supplémentaires aux pêcheurs français samedi, une mesure visant à apaiser les tensions entre les voisins qui se sont affrontés sur cette question au cours des six derniers mois.

Mais la France estime qu’elle a droit à environ 80 licences britanniques supplémentaires et un groupe représentant les pêcheurs du port clé de Boulogne-sur-Mer et d’autres le long de la côte nord a déclaré tard samedi qu’il lancerait des protestations.

“Il faut s’attendre à des protestations (…) des protestations qui viseront les importations britanniques”, a déclaré le groupe local de la filière pêche du CRPMEM pour la région Hauts-de-France dans un communiqué transmis à l’AFP.

Le groupe a déclaré que ses membres étaient “exaspérés” par l’annonce de seulement 23 nouvelles licences et se sentaient “trahis” par la Commission européenne, qui pourrait lancer une action en justice contre la Grande-Bretagne à ce sujet.

Le CRPMEM a déclaré que les protestations seraient “dans la lignée des blocages de ports en Bretagne, en Normandie et dans le nord de la France qui ont eu lieu le 26 novembre”.

Des bateaux de pêche ont brièvement bloqué les ferries et autres bateaux à Calais, Saint-Malo et Ouistreham ce jour-là, tandis que des véhicules ont également été envoyés pour perturber le trafic cherchant à utiliser la liaison ferroviaire du tunnel sous la Manche.

La France et la Grande-Bretagne se sont affrontées à plusieurs reprises cette année au sujet de la pêche ainsi que des migrants traversant la Manche, des accords commerciaux post-Brexit et de la vente de sous-marins à l’Australie.

Londres a brièvement déployé deux canonnières en mai lorsque des dizaines de chalutiers français se sont massés au large de l’île anglo-normande de Jersey pour protester contre les problèmes de licence, ce qui a incité la France à envoyer deux navires de patrouille côtière.