Langues de France : 5 choses à savoir sur le breton

Photo : Loic Venance / AFP)

Écoutez la chanson et la première chose que vous remarquerez, c’est l’absence nette de sons français.

La participation au concours 2022, d’Alvan et Ahvez, est entièrement chantée en breton et comme vous l’entendrez, il ne s’agit pas d’un simple dialecte régional du français, mais d’une langue complètement différente.

Voici 5 choses à savoir sur l’ancienne langue bretonne.

1 C’est la seule langue celtique encore parlée en Europe continentale.

Le breton a été apporté de Grande-Bretagne en Armorique – l’ancien nom de la région côtière qui comprend la péninsule bretonne – au début du Moyen Age.

Il est le plus étroitement lié à la langue cornique, ce qui est une sacrée coïncidence, car la majeure partie des Cornouailles et certaines parties du Devon se sont formées il y a des millions d’années lorsqu’une partie de la France est entrée en collision avec la Grande-Bretagne, selon une étude de 2018. On pourrait dire que cela rend la Cornouaille française…

2 Le breton a été écrit avant le français

Le plus ancien texte connu écrit en langue bretonne est un ouvrage de quatre pages appelé le Livre de Leyde, en vieux breton et en latin. Il s’agit d’un traité de médecine datant de la fin du 8ème siècle – et on sait que la langue date du 5ème siècle. Le plus ancien texte français connu est les Serments de Strasbourg, qui ont été rédigés au milieu du IXe siècle, en 842.

En fait, le premier dictionnaire français est aussi le premier dictionnaire breton. En 1464, le Catholicon était un dictionnaire trilingue breton-français-latin.

3 La France a essayé de le tuer

Entre 1880 et les années 1950, le breton – ainsi que d’autres langues régionales – était banni du système scolaire français et les enfants étaient punis s’ils le parlaient.

La situation a changé lorsque la loi Deixonne de 1951 a autorisé l’enseignement de la langue et de la culture bretonnes pour un maximum de trois heures par semaine dans le système scolaire public, à condition qu’un enseignant soit capable et préparé à le faire.

Aujourd’hui, environ 200.000 personnes parlent le breton, contre 1 million en 1950.

4 Qu’y a-t-il dans un nom ?

Mais certaines parties du système français semblent encore résistantes au breton.

En 2017, les autorités ont refusé le choix de nom de bébé d’un couple parce qu’il comprenait une lettre qu’elles ne considèrent pas assez française. Le couple a découvert à quel point choisir le nom de son bébé peut être stressant en France lorsqu’il a essayé d’enregistrer son nouveau-né “Fañch”, qui est la version bretonne de François.

Malheureusement, à l’époque, la lettre “n” avec un tilde (ñ) – assez courante en espagnol et faisant également partie de la langue bretonne – ne figurait pas sur la liste des lettres acceptées par le gouvernement.

Une bataille juridique de deux ans n’a pris fin que lorsque la Cour de cassation a rejeté le pourvoi formé par le procureur général en raison d’une erreur de procédure, et a donc définitivement autorisé l’enfant à conserver le tilde sur son prénom.

5 Astérix est un héros breton – hier et aujourd’hui

La série de bandes dessinées Astérix a été traduite en breton. Selon la bande dessinée, le village gaulois où vit Astérix se trouve dans la péninsule d’Armorique, qui est aujourd’hui la Bretagne.

D’autres bandes dessinées populaires ont également été traduites en breton, notamment Les Aventures de Tintin, Hägar l’Horrible, Peanuts et Yakari.