Le nouveau président d’Interpol a été mis en examen en France pour des allégations de “torture” et d'”actes de barbarie”.

Ahmed Nasser Al-Raisi a été accusé par une ONG de maltraiter l’un des principaux opposants au régime émirati.

Le parquet antiterroriste français (Pnat) a ouvert une enquête préliminaire, ont indiqué vendredi des sources de l’AFP.

Al-Raisi était seulement nommé président d’Interpol en novembremalgré les réactions de plusieurs groupes de défense des droits de l’homme qui estimaient qu’il portait atteinte à la mission de l’organisation.

Il est également inspecteur général au ministère de l’Intérieur des Émirats arabes unis depuis 2015.

En janvier, l’ONG Gulf Centre for Human Rights (GCHR) a déposé une plainte, accusant Al-Raisi d’être impliqué dans des actes de torture visant Ahmed Mansoor, un activiste emprisonné depuis 2017.

En 2018, Mansoor a été condamné à dix ans de prison pour avoir critiqué les autorités émiriennes et terni l’image de son pays sur les médias sociaux.

William Bourdon — un avocat de l’ONG — a reproché aux autorités françaises de ne pas avoir arrêté le président d’Interpol dans le cadre de l’enquête.

Bourdon a déclaré à l’AFP qu’Al-Raisi ne bénéficiait pas de l’immunité diplomatique car il était l’une des personnes actuellement responsables de la torture de Mansoor dans des conditions “médiévales”.

Le GCHR affirme également qu’Al-Raisi ” a directement supervisé la répression accrue des droits et libertés et de leurs défenseurs aux Emirats Arabes Unis.

L’ONG avait déjà déposé une plainte contre Al-Raisi lorsqu’il était considéré comme un candidat à la présidence d’Interpol en juin dernier. La précédente plainte avait été rejetée car la personne concernée ne résidait pas en France et ne se trouvait pas sur le sol français.

Le ministère des affaires étrangères des EAU a rejeté les allégations “sans fondement” faites par les ONG au sujet de l’activiste.

Le poste de président d’Interpol est à temps partiel, non rémunéré et essentiellement honorifique, contrairement au secrétaire général de l’organisation, Jürgen Stock.