“Nous sommes prêts à aller jusqu’à l’autonomie. Voilà, le mot a été dit”, a déclaré Darmanin au journal régional Corse Matin.
Mais il a ajouté qu'”il ne peut y avoir de dialogue tant qu’il y a de la violence. Le retour au calme est une condition indispensable”.
Alors que la France se dirige vers une élection présidentielle le mois prochain, de violentes manifestations ont éclaté en Corse suite à l’agression sauvage en prison d’Yvan Colonna, l’un des membres d’un groupe qui a assassiné le plus haut fonctionnaire de Paris sur l’île en 1998.
Selon les procureurs, 102 personnes ont été blessées dans la seule journée de dimanche, dont 77 policiers, lors d’affrontements à Bastia, deuxième ville de Corse.
Les nationalistes corses ont accusé l’Etat français d’être responsable de l’attaque contre Colonna, considéré par beaucoup comme un héros de la cause indépendantiste.
Mais Darmanin a déclaré que le tueur condamné avait été attaqué par un codétenu djihadiste pour “blasphème” dans un acte “clairement terroriste”.
“Ce discours sur un crime d’État est excessif, pour ne pas dire intolérable”, a-t-il déclaré à Corse Matin.
Néanmoins, le gouvernement a déjà tenté d’apaiser la colère nationaliste en retirant le statut de “détenu particulièrement notable” à Colonna et à deux de ses complices.
Cela pourrait permettre leur transfert dans une prison en Corse plutôt que sur le continent français, une demande clé des nationalistes pour tous les prisonniers qu’ils considèrent comme “politiques”.
Darmanin doit rencontrer des élus à Ajaccio, la capitale de la Corse, mercredi, y compris le président pro-autonomie du conseil régional, Gilles Simeoni, qui a exprimé l’espoir d’une “véritable solution politique”.
Les Corses autonomistes et nationalistes sont frustrés qu’une réforme du statut de l’île soit gelée depuis 2018.
“La mauvaise gestion de la question corse par le gouvernement a créé la situation extrêmement tendue dans laquelle nous nous trouvons”, a déclaré Marie-Antoinette Maupertuis, la présidente nationaliste du parlement régional.
M. Darmanin visitera ensuite une unité de gendarmerie dans la ville portuaire de Porto-Vecchio, qui a été attaquée par des manifestants vendredi.
Pendant la visite du ministre, “on imagine que les choses vont s’animer, mais on n’a pas encore d’idée précise”, a déclaré à l’AFP une source policière.
Pour l’instant, une seule manifestation a été prévue devant un commissariat de police local.
Mais la France a déployé une unité supplémentaire de 60 policiers spéciaux anti-émeute sur l’île par précaution, a ajouté la source.