Le gouvernement français commence à ordonner le retour à leur poste des employés des raffineries en grève.

Des grévistes et des syndicalistes de la CGT se rassemblent devant la raffinerie de pétrole Esso à Fos-sur-Mer, dans le sud de la France. Photo de Nicolas TUCAT / AFP

Le ministère de la Transition énergétique a indiqué que la réquisition des travailleurs d’un dépôt de carburant Esso-ExxonMobil dans une raffinerie de Gravenchon-Port-Jerome, dans le nord de la France, “commencera aujourd’hui”.

Les travailleurs des raffineries ont voté la poursuite de leur grève, défiant l’annonce du gouvernement d’utiliser le pouvoir d’urgence rarement utilisé de la “réquisition” pour les forcer à reprendre le travail.

L’action industrielle pour réclamer d’importantes augmentations de salaire a paralysé six des sept raffineries de carburant en France, entraînant des pénuries à l’échelle nationale, exacerbées par les achats de panique des chauffeurs.

Des journalistes de l’AFP ont constaté mercredi matin dans deux raffineries du géant américain Esso-ExxonMobil que les employés levaient la main en faveur de la poursuite de la grève, tandis que les syndicats ont confirmé la poursuite des arrêts de travail dans quatre sites du groupe français TotalEnergies.

Les ministres du gouvernement ont appelé à une résolution négociée de la crise, mais ont annoncé mardi qu’ils auraient recours à une intervention directe pour rétablir l’approvisionnement, alors que la frustration monte.

L’État a le pouvoir de réquisitionner les raffineries et de forcer les travailleurs à reprendre leur travail en cas d’urgence, sous peine d’amendes ou de peines de prison pour ceux qui refusent. Ces pouvoirs, codifiés dans la loi en 2003, sont très rarement déployés.

Mardi en fin de journée, TotalEnergies a proposé de consulter les syndicats dont les travailleurs n’étaient pas en grève.

Les analystes disent que le gouvernement est réticent à enflammer le conflit, qui est mené par le syndicat CGT de gauche dure, le deuxième plus grand syndicat en France.

La crise survient à un moment où les prix de l’énergie et l’inflation sont élevés, tandis que les bénéfices exceptionnels de TotalEnergies ont provoqué une colère générale, conduisant à des appels pour que le groupe soit soumis à un impôt sur les bénéfices exceptionnels.

Ces appels ont été systématiquement rejetés par le gouvernement.

L’impasse pourrait donner un élan à une marche prévue par les partis politiques de gauche dimanche contre le gouvernement centriste du président Emmanuel Macron et le coût élevé de la vie.

“J’espère que c’est l’étincelle qui déclenche une grève générale”, a déclaré Sandrine Rousseau, chef de file des Verts, à la radio franceinfo tôt mercredi.