La plateforme de livraison de repas Deliveroo a été condamnée à une amende de 375 000 euros en France après qu’un tribunal l’ait déclarée coupable d’avoir traité ses livreurs comme des entrepreneurs indépendants.
Deux anciens patrons de la division française de l’entreprise ont également été condamnés à un an de prison avec sursis et à une amende de 30 000 € par le tribunal judiciaire de Paris mardi. Un troisième ancien dirigeant a été condamné à une amende de 10 000 € et à une peine de quatre mois avec sursis.
Deliveroo a été reconnu coupable d’accusations d’emploi non déclaré remontant à 2015, année du lancement de son application de livraison de repas en France.
Les procureurs avaient demandé l’amende maximale possible de 375 000 €, arguant que la société était responsable de la “fausse déclaration systématique” de ses emplois de livraison non salariés.
“Deliveroo est responsable de l’exploitation et du détournement du droit du travail”, a déclaré le procureur Céline Ducournau au tribunal, ajoutant que la “fraude” qu’elle avait commise était motivée uniquement par des économies d’argent.
La société doit afficher le jugement sur son site Internet français pendant un mois, a également déclaré le tribunal.
Les actions de Deliveroo, qui ont perdu plus de 70 pour cent de leur valeur depuis l’introduction en bourse de la société en mars 2021, s’échangeaient en baisse de 6,5 pour cent mardi.
Deliveroo pourrait faire appel
Deliveroo a déclaré dans un communiqué qu’elle “conteste catégoriquement” la décision du tribunal français et qu’elle envisageait de faire appel. Elle continuera à opérer en France, a-t-elle ajouté.
Deliveroo a déclaré que la décision du tribunal se référait à une version antérieure de son modèle d’exploitation et n’avait aucune conséquence sur son mode de fonctionnement actuel.
“Notre modèle a depuis évolué afin d’être plus conforme aux attentes de nos partenaires de livraison, qui veulent rester indépendants … Deliveroo continuera à fonctionner avec un modèle qui offre à ces fournisseurs indépendants une activité flexible et bien rémunérée”, a déclaré la société.
D’anciens coureurs ont poursuivi Deliveroo pour un abus présumé de leur statut de freelance et affirment que la société aurait dû les embaucher en tant que salariés.
Selon la loi française, le statut de salarié donne des droits, notamment des allocations de chômage, des cotisations de sécurité sociale et de retraite.