Un comité de l'ONU critique la France au sujet du règlement scolaire sur le foulard musulman.

Photo d’illustration de PHILIPPE MERLE / AFP

Le Comité des droits de l’homme des Nations Unies a déclaré que cette mesure était contraire au Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

Sa décision fait suite à une plainte déposée en 2016 par une ressortissante française née en 1977, dont l’avocat ne souhaite pas que son nom soit publié.

La femme a suivi un cours de formation professionnelle pour adultes en 2010, et avait passé un entretien et un test d’entrée.

Mais le proviseur du lycée Langevin Wallon, dans la banlieue sud-est de Paris, a refusé de la laisser entrer en raison de l’interdiction du port de signes religieux dans les établissements publics d’enseignement.

Le comité de l’ONU a déclaré que “le fait de lui interdire de participer à son cours de formation continue alors qu’elle porte un foulard constitue une restriction à sa liberté de religion en violation du traité”.

La décision du comité a été adoptée en mars mais a été envoyée à l’avocat de la femme mercredi.

“C’est une décision importante qui montre que la France a des efforts à faire en matière de droits de l’homme et notamment sur la question du respect des minorités religieuses, et plus particulièrement de la communauté musulmane”, a déclaré à l’AFP son avocat Sefen Guez Guez.

La question des symboles et vêtements religieux est un sujet récurrent en France, où les règles de la laïcité signifient que tous les symboles religieux manifestes – y compris le foulard musulman – sont interdits dans les bâtiments publics, y compris les administrations et les écoles.

La dernière flambée sur les règles de laïcité a impliqué les autorités locales de Grenoble, qui avaient voté pour autoriser le maillot de bain intégral connu sous le nom de “burkini” dans les piscines municipales. Leur décision a été contestée par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, qui a saisi le tribunal administratif, lequel a bloqué la décision de la commune de Grenoble.

La burka et le niquab sont totalement interdits en France, tandis que le foulard musulman peut être porté dans tous les lieux publics, à l’exception des bâtiments publics. Les fonctionnaires qui représentent l’État, tels que les agents de police, ne peuvent pas non plus le porter dans le cadre de leur travail.