Macron fait face aux inquiétudes concernant les Jeux Olympiques de Paris 2024

Une maquette du nouveau centre aquatique des Jeux olympiques. Photo de Valery HACHE / AFP

Les Jeux olympiques devraient être la pièce maîtresse du second mandat de Macron, fraîchement réélu, et projeter l’image d’une France à l’aise dans son identité moderne mais ouverte sur le monde.

Mais à deux ans de la cérémonie d’ouverture, le 26 juillet 2024, les inquiétudes grandissent, non seulement sur les coûts mais aussi sur les préparatifs de sécurité.

La réputation de la France en tant qu’hôte fiable d’événements sportifs a été mise à mal par le chaos qui a entaché la finale de la Ligue des champions entre Liverpool et le Real Madrid à Paris le 28 mai dernier, que les critiques ont attribué à un maintien de l’ordre autoritaire. Les matches ultérieurs au Stade se sont déroulés sans incident.

Un sujet d’inquiétude particulier est la vision ambitieuse d’une cérémonie d’ouverture qui ne se déroulera pas comme d’habitude dans le stade d’athlétisme mais en flottille sur la Seine.

La réunion au Palais de l’Elysée comprenait des ministres clés tels que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et la ministre des Sports Amélie Oudea-Castera, ainsi que le chef du comité d’organisation de Paris, le triple champion olympique de slalom en canoë Tony Estanguet.

A l’issue de la réunion, M. Macron s’entretiendra également avec le président du Comité international olympique, Thomas Bach, a indiqué l’Elysée.

C’est l’occasion pour les ministres “de prendre note des points faibles”, a déclaré un responsable de la présidence française qui a demandé à ne pas être nommé.

“L’idée est de prendre conscience du calendrier et des prochaines étapes”.

La maire de Paris Anne Hidalgo et la patronne de la région parisienne Valérie Pecresse, toutes deux candidates malheureuses à l’élection présidentielle d’avril, n’ont pas été invitées et ont publié vendredi un communiqué commun pour se plaindre de leur exclusion.

Le comité d’organisation des JO, le COJO, dispose d’un budget de 4 milliards d’euros, tout comme sa partenaire, la SOLIDEO, chargée de construire les infrastructures périphériques.

Mais l’inflation croissante oblige à faire des économies et, jusqu’à présent, les sponsors n’ont pas été assez nombreux pour combler les lacunes.

“Tout est très serré en ce qui concerne le budget”, a déclaré une source proche du dossier qui a demandé à ne pas être nommée, ajoutant que l’étendue du défi serait claire à l’automne.

La sécurité est un casse-tête particulier, d’autant plus que la vision des Jeux consiste à organiser de nombreux événements dans le centre de Paris. Cela inclut des événements autour de la Tour Eiffel et de la Place de la Concorde.

En plus des forces de sécurité françaises, plus de 20 000 agents de sécurité privés doivent être engagés pour assurer le déroulement des Jeux.

La Cour des comptes, organe supérieur de contrôle de la France, a indiqué dans un rapport qu’il était “impératif” d’accélérer les préparatifs pour faire face à un défi sécuritaire “considérable”.

“Une définition plus précise des besoins de sécurité devient urgente”, indique le rapport, version initiale d’une étude qui sera publiée plus tard dans l’année. Il a d’abord été révélé par l’hebdomadaire Canard Enchaine, puis vu par l’AFP.

Le rapport suggère également de réduire la cérémonie d’ouverture, qui devrait compter une armada de 200 bateaux et quelque 600 000 spectateurs.

Selon le quotidien Le Monde, la perspective d’une cérémonie d’ouverture fluviale – avec des spectateurs massés sur les berges de la Seine – donne des “sueurs froides” aux organisateurs.

Quelque 10 millions de spectateurs sont attendus au total, mais les projets visant à améliorer les infrastructures de transport parfois délabrées de Paris, notamment avec deux nouvelles lignes de métro, ne seront pas prêts au début des Jeux.

Les Jeux constitueront un défi unique. Les épreuves phares d’athlétisme et de natation doivent se dérouler en Seine-Saint-Denis, au nord de Paris, l’une des régions les plus défavorisées de France, et un ensemble d’épreuves dans le centre de la capitale.

Les épreuves de voile auront lieu à l’autre bout du pays, dans la ville méditerranéenne de Marseille, tandis que le surf se déroulera dans le territoire pacifique de la Polynésie française, à l’autre bout du monde.