Les agriculteurs français mettent en garde contre la hausse des prix des fruits et légumes après la sécheresse.

Les prix des fruits et légumes vont augmenter en France. Photo de Bertrand GUAY / AFP

Les pêches, les kiwis, les pommes, les poires, les carottes, les concombres, les pommes de terre, les navets, les poireaux, les tomates et les salades vont connaître une hausse spectaculaire de leurs prix après que la pire sécheresse qu’ait connue la France depuis 60 ans a entraîné une forte réduction des récoltes.

“Nous avons des pertes de 30 à 35 pour cent en moyenne”, a déclaré Jacques Rouchaussé, le président du syndicat des producteurs de légumes, au journal Parisien.

“Face à une longue sécheresse, comme celle que nous connaissons, nous avons peu de moyens pour agir”.

Après un mauvais été l’an dernier, les agriculteurs s’attendaient à une bonne saison estivale puisque le gel de l’hiver a finalement épargné les cultures. Mais le manque de précipitations et les restrictions d’eau dans certaines régions de France empêchent les producteurs de conserver sans dommage les arbres fruitiers et les légumes racines.

“Nos produits souffrent du stress hydrique et sortent beaucoup plus petits”, a déclaré au Parisien Françoise Rose, présidente du syndicat des producteurs de fruits.

Si les producteurs du sud savent faire face à des épisodes très secs, les difficultés se situent surtout dans les régions habituées à avoir des pluies régulières, a déclaré Laurent Grandin, président d’Interfel, le syndicat des fruits et légumes frais.

“Notre secteur n’est pas dans un état catastrophique dans son ensemble, certaines zones souffrent plus que d’autres”, a-t-il ajouté.

“Il faut revenir à une saisonnalité, on ne peut pas avoir des tomates toute l’année. Le consommateur doit aussi faire preuve de frugalité”, a déclaré Jacques Rouchaussé.

L’association de consommateurs Familles Rurales a déjà enregistré une hausse de 11 % sur un an des prix des fruits et légumes. Avec des quantités moindres et des produits de moindre qualité, cette tendance devrait se poursuivre en septembre, y compris pour les produits transformés, comme la sauce tomate ou la soupe en boîte.

Adaptation au climat

Avec des épisodes de gel ou de sécheresse plus violents, les producteurs doivent s’adapter à un climat changeant.

A court terme, les producteurs évoquent l’utilisation des eaux usées. Ils souhaitent la mise en place de “bassins de rétention”, constitués en hiver notamment avec les eaux de pluie et utilisables en cas de sécheresse en été.

Une autre option d’atténuation pour limiter l’impact de la chaleur étouffante serait d’investir dans des équipements de protection des vergers et des potagers tels que des abris dits froids.

“Nous devons tous agir pour que nos métiers et nos cultures demeurent, a déclaré Jacques Rouchaussé. “Sinon, on fera pousser des tomates dans le nord et le sud ne pourra cultiver que du riz !”.